Enfants placés : la misère à 18 ans26/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enfants placés : la misère à 18 ans

Pour la plupart des jeunes, avoir 18 ans signifie pouvoir voler de ses propres ailes, pouvoir conduire, voter, etc. Pour d’autres, le dix-huitième anniversaire, c’est la date après laquelle on se retrouve à la rue, sans ressources.

300 000 enfants sont aujourd’hui pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) parce que pour des raisons médicales, sanitaires, familiales, ils ne peuvent bénéficier de l’éducation et du soutien de leur famille. Mais, à 18 ans, l’aide sociale cessant d’être obligatoire, nombre de ces jeunes ayant dû quitter leur foyer ou leur famille d’accueil se retrouvent à la rue, dans les pires conditions d’existence.

Le problème n’est pas nouveau. Depuis des années, des associations le dénoncent. Ainsi les chiffres de la fondation Abbé-Pierre alertent : un quart des SDF sont d’anciens enfants placés. Mais janvier 2022, trois petits mois avant l’élection présidentielle, est une bonne date pour faire semblant de se pencher sur ce problème et faire mine d’y apporter des solutions.

Présenté en juin dernier au Conseil des ministres, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale en juillet, puis au Sénat en décembre, le projet de loi relatif à la protection des enfants devait être voté à l’Assemblée ce mardi 25 janvier. Comment le gouvernement entend-il offrir aux enfants placés un avenir radieux ? En interdisant de loger à l’hôtel les mineurs et les jeunes majeurs confiés à l’ASE d’ici 2024. En promettant un « droit au retour » à l’ASE des jeunes majeurs jusqu’à 21 ans ainsi qu’un accès prioritaire au logement social. En effectuant mille et une promesses de protection contre la maltraitance et les violences sexuelles et aussi en envisageant une meilleure rémunération pour les familles d’accueil…

Quant aux conseils départementaux – les collectivités qui financent les prestations de l’ASE –, le secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles s’engage à ce que l’État les accompagne à hauteur de 50 millions d’euros. Même pas un millième des 80 milliards d’euros d’aides déjà versés aux entreprises depuis deux ans. À part le fait d’en parler, cela dit tout l’intérêt du gouvernement envers les jeunes en difficulté.

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