Paris-RIVP : un fournisseur coupe le gaz26/01/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/01/2791.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris-RIVP : un fournisseur coupe le gaz

Un fournisseur de gaz ayant fait défaut, la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) en a trouvé un autre, beaucoup plus cher, et veut répercuter la hausse, ce qui est tout bonnement catastrophique pour les 15 000 locataires.

C’est avec le fournisseur appelé E-Pango (créé en décembre 2015) que la RIVP avait traité. Il existe sur le marché 25 fournisseurs de gaz, qui tous s’approvisionnent aux mêmes sources extérieures, principalement la Norvège, puis la Russie, etc., puisqu’il n’y a pas de production de gaz en France. Comme ses concurrents, E-Pango, qui vend électricité et gaz, fait des promesses mirifiques : « créateur d’une solution énergétique intelligente », « comprendre et maîtriser votre consommation », « participer intelligemment à la transition vers les énergies renouvelable », etc.

Et c’est ainsi que E-Pango se targue d’avoir de nombreux clients, comme Transdev, un certain nombre d’agglomérations, des universités, l’Opéra de Paris, celui de Lyon, le château de Versailles, le Crédit mutuel, l’APHP (hôpitaux de Paris), Aéroports de Paris, etc. Pour faire fonctionner ce qui paraît une importante société, eh bien il n’y a pourtant que six ou sept personnes, toutes actionnaires. On trouve à la direction une revenante : Anne Lauvergeon, celle qui fut présidente d’Areva, qui impulsa l’achat catastrophique d’Uramin, une concession achetée très cher et qui n’avait qu’un seul défaut : contenir très peu d’uranium, ce qui a généré une perte énorme. C’est elle aussi qui a piloté le projet d’EPR de Flamanville, même si elle n’en est pas à l’origine, EPR dont on connaît l’éclatant succès.

C’est donc cette même dirigeante qui pilote E-Pango et qui, devant la hausse des cours du gaz, préfère renoncer à en fournir, après de longues tractations sans succès avec la RIVP. E-Pango ayant donc fermé les vannes, les 15 000 locataires concernés ont eu la mauvaise surprise de recevoir une lettre de leur bailleur, les informant d’une hausse du gaz de 43 euros par mois, par exemple, pour un logement de trois pièces, à quoi s’ajoute le prix de l’eau chaude qui passe à 12,5 euros le m3.

La RIVP représente 7 % du chiffre d’affaires global d’E-Pango. Ce fournisseur d’énergie s’était engagé à garantir un prix fixe en 2021 et 2022. Après son forfait, les locataires supportent une hausse faramineuse. Leur bailleur a déclaré dans sa grande bonté « qu’il fera tout pour faire supporter in fine au fournisseur et reversera intégralement à ses locataires les sommes qu’il compte obtenir », en ajoutant : « Par ailleurs, une baisse des cours du gaz est attendue en 2023 et elle sera répercutée dans vos comptes ». Tous les espoirs sont permis, dont celui de croire au père Noël !

Les habitants de ces immeubles sont des salariés, certains avec de petits revenus, des retraités, des sans-emploi… RIVP et le bailleur HSF (Habitat social français) qui en dépend passent des contrats avec des sociétés qui ne produisent aucune énergie, qui ne font que de la revente en essayant de faire le maximum de profits. Ce ne devrait pas être aux locataires de payer leurs erreurs et les vaines promesses d’E-Pango. Que les responsables paient, en maintenant les anciens tarifs !

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