Mardi 1er février, les enseignants du lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, prenaient connaissance de la nouvelle dotation horaire globale, c’est-à-dire les moyens horaires alloués par le rectorat pour l’année prochaine : ce sera une centaine d’heures en moins par semaine pour le lycée général et technique et la section professionnelle.

C’est un coup de rabot supplémentaire, après des années de baisse, et cela a décidé une majorité des enseignants à la grève. Les deux années chaotiques de la pandémie auraient au contraire justifié des moyens supplémentaires, pour pallier les difficultés liées à la perte d’heures d’enseignement. Mais le rectorat enlève des heures et des postes.

Le jour même, soixante enseignants votaient la grève, et le lendemain matin à 7 h 30 une trentaine d’entre eux distribuaient des tracts. Dans ce lycée qui a des traditions de lutte, il n’y avait pas eu une telle mobilisation ni une telle détermination depuis un moment. Chaque jour, des discussions ont eu lieu en assemblée générale pour savoir quelles revendications mettre en avant.

Les professeurs ont mis sur papier ce qu’ils estiment nécessaire simplement pour enseigner dans des conditions normales, dans des classes aux effectifs convenables, avec des dédoublements et un nombre de postes correct. Ce n’est donc pas une centaine d’heures d’enseignement en moins par semaine qu’il faut aux 1 900 lycéens de Jean Macé, mais au contraire 400 heures en plus.

Un rassemblement organisé jeudi 3 février devant le lycée a été un succès. Il a regroupé une centaine de personnes, des professeurs du lycée mais aussi quelques élèves, des militants de la CGT, des AESH en grève, des salariées de Sanofi, des élus… Chacun a pu prendre la parole, partager la conviction qu’il fallait lutter ensemble. Une belle occasion également pour roder les nouvelles chansons de lutte. Mardi 8 février, la grève était reconduite.