Madagascar : la population victime du cyclone et de la pauvreté09/02/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/02/2793.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Madagascar : la population victime du cyclone et de la pauvreté

Après avoir touché l’île Maurice et La Réunion, le cyclone Batsirai s’est renforcé, parcourant 500 km sur les eaux de l’océan Indien, et a frappé l’est de Madagascar, sur une bande de 150 kilomètres.

Vingt et une personnes sont décédées, soixante-six mille sinistrées à la suite de la destruction de leurs fragiles habitations, celles des pêcheurs du bord de mer autour de Mananjary comme celles situées plus à l’intérieur des terres. Ceux qui vivent de l’agriculture ont vu la terre inondée, la forte pluie de fin de cyclone menaçant les rizières de la zone ouest. Les toits de centaines d’écoles et de centres de santé se sont envolés.

Fin janvier, une grande partie des 28 millions d’habitants avaient déjà subi une tempête tropicale, avec pour conséquences 58 morts, 132 000 sans-abri, d’innombrables maisons effondrées ou emportées par des glissements de terrain.

Ces déluges n’ont cependant aucun impact sur la sécheresse qui frappe le sud de l’île, provoquant chez plus d’un million d’habitants un état que les organismes internationaux nomment malnutrition aiguë, accompagnée de poches de famine dans lesquelles les villageois n’ont rien à manger, rien à semer. Certains trompent la faim à l’aide d’indigestes tubercules trouvés dans la terre ou de pulpe de cactus.

Toutes proportions gardées et en amont de sa course, du 3 au 5 février, Batsirai a provoqué dans le département français de La Réunion des dégâts bien moins tragiques. Douze habitants ont été blessés et 10 000 autres privés d’électricité ou d’eau, tandis que l’équipage d’un pétrolier échoué près de la côte a pu être évacué. Mais à Madagascar la grande pauvreté, le manque d’infrastructures transforment ce phénomène en catastrophe.

Il en va de même pour les conséquences de la sécheresse, dont une étude scientifique de World Weather Attribution estime qu’elles dépendent beaucoup plus de la pauvreté des habitants de la région sud que du changement climatique. D’une part, dans une région où la pluie est vitale pour les cultures et l’élevage, la sécheresse prolongée est un problème crucial. D’autre part, la pandémie de Covid a provoqué l’effondrement de l’activité économique, et notamment de celle des agriculteurs. Ceux d’entre eux qui cherchaient d’autres petits emplois dans les périodes de mauvais rendements n’en trouvent plus.

Loin d’être seulement naturelle, la catastrophe qui frappe la population travailleuse de Madagascar est décuplée par le sous-développement que tout le système de domination impérialiste contribue à maintenir.

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