Depuis sept ans, l’Arabie saoudite a pris la tête d’une coalition comprenant les Émirats arabes unis, l’Égypte, le Soudan et le Maroc, entre autres, pour empêcher la rébellion houthiste d’accéder au pouvoir au Yémen. En effet l’Arabie Saoudite, alliée des États-Unis, considère ce pays comme sa chasse gardée et ne voit pas d’un bon œil le soutien iranien aux rebelles. Cette lutte acharnée entre puissances régionales a fait plus de 10 000 morts, deux millions de réfugiés et a plongé dans la famine des millions de personnes. La misère, les destructions et les violences liées à l’état de guerre ravagent ce pays parmi les plus pauvres du globe.

Malgré les moyens mis en œuvre, la coalition n’arrive pas à venir à bout des rebelles, qui avancent vers des zones pétrolifères importantes. La guerre s’est donc intensifiée dernièrement. Et elle s’étend dans la région car les rebelles ont envoyé le 17 janvier des missiles sur Abu Dhabi, la capitale des Émirats, entraînant des tirs de riposte.

Le gouvernement français a tiré prétexte de ces tirs pour augmenter son aide militaire à la coalition. Ce n’est pas une première, car la France a depuis 1995 des accords militaires avec les Émirats arabes unis. Une base militaire française y est même installée. Et la guerre entamée depuis 2015 n’a pas arrêté les ventes d’armes, malgré les prétendus accords internationaux qui interdisent d’en fournir aux pays accusés de violer les droits de l’homme, comme c’est le cas pour les Émirats. Ce pays fait même partie des principaux clients des industriels français de la mort.

Si la France comme les États-Unis soutiennent l’Arabie saoudite, ce n’est pas seulement pour les profits gigantesques de Dassault et des autres marchands d’armes. C’est aussi parce que ces grandes puissances ne peuvent maintenir leur domination et leur pillage de la planète qu’en aidant leurs alliés à rester dominants dans la région, même au prix de massacres de populations entières.

Cela les rend deux fois plus responsables de toutes ces atrocités.