Autant dire que cela a suscité l’indignation des travailleurs, lesquels le jour précédent à Argenteuil, avaient envahi une salle où la direction locale tenait réunion. Le directeur avait fui les lieux et la colère des manifestants qui revendiquaient alors 200 euros d’augmentation, comme sur tous les sites. Ce doublement des dividendes versés aux actionnaires avait été perçu comme une provocation et la revendication d’une augmentation de 300 euros, scandée par les grévistes, sonne maintenant comme une réponse à celle-ci.

Le mouvement revendicatif a démarré début décembre lorsqu’une grosse commande de 80 Rafale passée par les Émirats arabes unis avait été annoncée, précisément pendant les négociations salariales. Depuis, d’autres commandes ont suivi, dans le civil avec des Falcon et aussi dans le militaire avec d’autres Rafale. Pour les satisfaire, Dassault Aviation annonce des montées en cadence de production.

Les travailleurs savent bien que ce ne sont pas les annonces qui produisent les avions mais ceux qui les fabriquent. Alors, si la direction se contente jusqu’à présent de faire semblant d’augmenter les salaires, ils ne leur reste qu’à faire semblant de les produire.