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Leur société
Lifting : le président des riches tente le vert
« Grandiloquent », mais « prudent » car « doté d’une cote de popularité relativement faible », ainsi se succèdent les commentaires sur l’attitude de Macron II, intronisé à la suite de Macron I le 7 mai à l’Élysée.
Seul l’emballage change, et encore, passant de En marche à Renaissance, les noms sont tout aussi creux que l’alliance Ensemble regroupant les droites accrochées au char macroniste pour les élections législatives : les proches de Bayrou, d’Édouard Philippe et de Macron lui-même.
Pour le programme, le mantra de la « planification écologique », agité bien haut entre les deux tours pour tenter de rallier des voix de gauche au-delà de la simple crainte de Le Pen, fait office de nouvelle orientation. Le ou la futur(e) locataire de Matignon devrait, entend-on, être imprégné(e) de cette mission. Si l’on se souvient d’un des précédents « grands plans » écologiques, celui qui en 2008, dans la foulée d’un Grenelle de l’environnement, était censé réduire de moitié l’usage des pesticides, s’était soldé dix ans plus tard, par une augmentation de 15 % de l’usage desdits pesticides, reconnus comme néfastes à la santé des agriculteurs, des consommateurs, et de l’environnement. Qu’attendre d’autre d’un Macron dont les donneurs d’ordre sont toujours les mêmes capitalistes, notamment de la chimie et de l’agroalimentaire ?
En revanche, en matière de retraite, le président s’est plus clairement engagé à « agir », dès l’automne prochain pour « ramener l’âge de départ à la moyenne européenne ». Le programme est de « travailler plus », pour atteindre « pour un salarié qui a travaillé toute sa vie [un minimum de] 1 100 euros par mois ». Les salariés sont prévenus, et pourront toujours accumuler des RTT toute leur vie pour les dépenser s’ils veulent partir quelques mois plus tôt en retraite. Le calcul fait par l’équipe au pouvoir est que la retraite à 65 ans permettrait d’économiser 8 milliards d’euros par an d’ici la fin du quinquennat. C’est autant d’argent qui pourra profiter au grand patronat.
Quant à répondre à la préoccupation quotidienne, la hausse incontrôlée des prix, Macron annonce « un paquet pouvoir d’achat dont une nouvelle prime défiscalisée ». Autrement dit, face aux augmentations des loyers, des carburants, du fioul et de l’alimentation, les classes populaires sont invitées à se contenter des miettes négligemment balayées à leur usage depuis la table d’un patronat milliardaire. Il y a peu de chances que cela suffise.