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- Lutte ouvrière n°2813
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Leur société
Le chef des patrons pose ses conditions
Roux de Bézieux, le président du Medef, le principal syndicat patronal, a précisé au travers d’une interview au journal Les Échos ses exigences en ce début de quinquennat.
Il s’inquiète que la bonne marche des affaires soit troublée par l’absence de majorité absolue du gouvernement car il y aurait urgence à satisfaire les revendications patronales. Il s’agit par exemple du recul de l’âge de la retraite, une mesure qu’il reproche au gouvernement de n’avoir pas su imposer lors du quinquennat précédent. Il demande que les cotisations patronales payées sur les heures supplémentaires soient réduites, que les impôts de production soient abaissés pour préserver la marge des entreprises. La baisse des rentrées dans les caisses de l’État ou de la Sécurité sociale qui en résulterait ne le préoccupe évidemment pas.
En revanche, au nom de la nécessité de réduire la dette publique, Roux de Bézieux condamne les mesures annoncées pour bloquer les prix de l’énergie comme celles proposées par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat d’une partie de la population. Celles-ci coûteraient bien trop cher aux yeux du Medef. Il s’élève par avance contre le fait que, au travers du jeu politique et des demandes avancées par les différents partis, on en arrive à des mesures comme la réduction de la TVA sur certains produits ou l’augmentation du smic qui, selon lui, aurait un effet destructeur sur l’emploi.
Alors que, depuis quelques mois, les salariés indemnisés par les caisses de chômage subissent des pertes de plusieurs centaines d’euros du fait des nouvelles règles, le patron des patrons trouve que celles-ci ont été mises en place bien tardivement. Quant à la modulation des cotisations chômage patronales en fonction du nombre de contrats courts conclus dans les entreprises, qui doit s’appliquer dans quelques mois, Roux de Bézieux ne leur prévoit aucun effet vertueux.
La feuille de route que le patron du Medef dicte au gouvernement est d’utiliser les deniers publics pour soutenir les patrons. Quant à faire accepter par la population la dégradation de ses conditions de vie, c’est au gouvernement de se débrouiller pour le faire. Sinon, à quoi servirait-il ?