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- Lutte ouvrière n°2819
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Dans les entreprises
Avoriaz : des saisonniers se rebiffent
Le 2 et 3 août, une dizaine d’employés de l’hôtel Belambra Les Cimes du Soleil, dont le groupe éponyme est une holding, numéro 1 des clubs de vacances dans l’Hexagone, se sont mis en grève.
Depuis une semaine, la colère montait au fil des discussions et l’idée d’arrêter le travail faisait son chemin. En cause : les sous- effectifs chroniques, les journées voire les semaines à rallonge jusqu’à dix jours d’affilée, les conditions de travail rendues déplorables entre autres à cause de matériels défectueux, tels que des aspirateurs sans roulettes affectés aux préposés au ménage. Pour couronner le tout, il fallait supporter le mépris d’une direction incapable de gérer les emplois du temps et refusant de payer une partie des heures supplémentaires. Certains ont alors pris des photos des emplois du temps, pour justifier les heures supplémentaires qu’ils étaient contraints de faire et que la direction contestait. Puis l’idée de s’organiser a germé.
Finalement, lorsqu’un travailleur s’est retrouvé à nouveau seul pour une tâche qui requiert habituellement au moins quatre personnes, le mouvement s’est enclenché, trouvant l’appui d’une douzaine de collègues d’autant plus facilement que beaucoup s’étaient préparés à l’idée de réagir.
Effectuant des tâches diverses de cuisine, ménage, petits déjeuners, plonge, etc. avec des statuts différents tels que saisonniers ou intérimaires, les employés n’en avaient pas moins le sentiment et la fierté de partager un même sort et d’être plus forts, organisés tous ensemble. Ces jeunes travailleurs, dont certains ont à peine 20 ans et pour qui c’était la première grève, ont désigné une délégation, qui s’est rendue auprès de la direction le lendemain pour porter leurs revendications. Inquiète de ce mouvement de colère, la direction a accepté de payer ce qu’elle devait et de lâcher sur d’autres points... en échange du départ des grévistes ! Les représentants des patrons du secteur se répandent dans les médias pour dire qu’ils ne trouvent pas de main-d’œuvre… sans préciser qu’ils la veulent soumise et corvéable à merci.
Alors cette grève est une leçon sur la bonne façon de se faire respecter face au cynisme patronal.