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Dans le monde
Russie : censure, amendes et peines de prison
Le 14 mars, la journaliste russe Marina Ovsiannikova avait fait sensation en brandissant une pancarte contre la guerre en plein journal télévisé. Après trois mois passés en Allemagne, de retour en Russie, elle continue à dénoncer la politique de Poutine.
Ses prises de position lui ont déjà valu deux procès et deux amendes pour « diffusion de fausses informations » sur l’armée russe. Elle vient d’être arrêtée et encourt jusqu’à 15 ans de prison. Selon elle, le pouvoir est réticent à donner plus d’écho à sa protestation car elle dispose d’un « soutien international solide ».
Après les manifestations qui ont eu lieu au début de la guerre en Russie, beaucoup de participants ont été convoqués par la police, interrogés, des enquêtes ont été ouvertes. D’après l’association Agora, au moins 3 000 personnes ont eu des amendes, et au moins 80 se sont vu infliger des peines de prison. Parmi ces dernières, un conseiller municipal de Moscou, Gorinov, proche de l’opposition libérale, a été condamné en juillet à sept ans de colonie pénitentiaire.
De simples citoyens ont aussi été durement réprimés. Par exemple, une femme de 45 ans, professeur d’anglais dans la ville de Penza, a dit à ses élèves, qui lui demandaient pourquoi les Russes ne pouvaient plus participer à des compétitions sportives à l’étranger, que c’était à cause de la guerre en Ukraine et que la Russie avait bombardé une maternité à Marioupol. Dénoncée par des parents, elle a été condamnée à cinq ans de prison avec sursis, plus une interdiction de travailler dans les écoles publiques pendant trois ans.
Le régime de Poutine agit pour étouffer les moindres signes de protestation. Il sait que plus la guerre dure, plus le mécontentement risque de monter.
Mais si c’est le cas, ses méthodes policières, loin d’empêcher la colère, ne feront que l’alimenter.