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Dans les entreprises
Uber Eats : licenciements express
Lundi 13 septembre, environ 500 livreurs à vélo de la plateforme UberEats ont manifesté à Paris devant le siège de cette entreprise qui venait de déconnecter nombre d’entre eux en considérant que leurs comptes étaient « frauduleux ».
Parmi ces travailleurs, tous africains, beaucoup sont sans papiers et ne nient pas s’être inscrits sous une identité qui n’est pas la leur, en sous-louant le compte d’un autre. Le gouvernement ayant réclamé la fin de cette pratique, Uber Eats, après enquête, a coupé les vivres à 2 500 livreurs, du jour au lendemain.
Elle en a pourtant exploité pendant plusieurs années un bon nombre, et en toute connaissance de cause. Leur situation irrégulière est même un élément de précarité supplémentaire qui les pousse à s’épuiser pour garder un travail qui enrichit leurs exploiteurs. En effet, en deux ans, Uber Eats, comme les autres grandes plateformes, Deliveroo et Just Eat, a vu grandir ce marché qui pesait, fin 2020, cinq milliards d’euros. Et pour ces entreprises, l’exploitation de travailleurs indépendants a été et reste sans risques ni contraintes.
Avant, pendant et après le confinement, ces forçats du vélo ont travaillé par tous les temps, effectuant de véritables courses contre la montre, risquant l’accident et souvent en en étant victimes, tout cela pour des gains de plus en plus faibles, vu la concurrence.
Les travailleurs renvoyés et des collègues venus les soutenir lors de la manifestation ont défilé aux cris de « livreurs en colère », « Uber voleur ». Ils ne désarment pas : 700 livreurs se sont regroupés pour exiger la régularisation des coursiers éjectés d’un simple « click ».