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Dans le monde
COP 27 : la planète brûle, les capitalistes regardent leur courbe de profit
La COP 27 vient de démarrer à Charm-el-Cheikh, en Éypte. Comme les 26 précédents, et comme ceux qui suivront, si l’avenir le permet, ce sommet de près de 200 chefs d’État et de gouvernement ne donnera naissance à aucun geste concret.
Il n’y aura aucune décision radicale permettant d’enrayer le processus catastrophique qui met déjà en danger une partie de l’humanité.
D’ores et déjà, le réchauffement climatique tue. Les inondations de l’été dernier au Pakistan ont fait 1700 morts, détruit deux millions d’habitations et submergé un tiers du pays. Les canicules à répétition en Europe ont causé une surmortalité de 15 000 personnes, les ouragans, les phénomènes météorologiques destructeurs, les sécheresses meurtrières en Afrique attestent de l’urgence. Le dernier rapport du GIEC estime que de 3,3 à 3,6 milliards d’habitants de notre planète sont vulnérables face aux changements climatiques, la moitié de l’humanité, ne serait-ce que par la disparition de zones habitables.
La « justice climatique » invoquée à la conférence de Charm-el-Cheikh est une perle d’hypocrisie puisque les pays du G20, les plus riches, sont responsables à eux seuls de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le volet « pertes et préjudices » qui était à l’ordre du jour devait prévoir une compensation à destination des pays les plus pauvres, pour aider à reconstruire des routes, des ponts, aménager de nouveaux villages, de nouvelles terres cultivables… Cent milliards de dollars par an seraient nécessaires pour ces dédommagements, et ont fait l’objet de promesses, d’engagements, de beaux discours de la part des chefs d’État. Pour l’instant, ces sommes n’arrivent que très partiellement alors qu’en fait ce montant est dérisoire si on le compare aux 4 000 milliards de dollars de profits attendus en 2022 au niveau mondial par l’industrie des énergies fossiles.
Mais l’accumulation de milliers de pages de rapports scientifiques, de milliers de lignes d’analyse des causes, de projections glaçantes et de relevés incontestés ne font pas bouger, sur le fond, les principaux acteurs de ce réchauffement. Sur les deux mille plus grandes entreprises de la planète, dans la métallurgie, la chimie, le verre, le ciment, la sidérurgie, à peine un tiers se sont engagées à tenter de restreindre leurs émissions de GES pour éviter que le réchauffement climatique atteigne les 2,5 ou 2,8 degrés prévisibles. Et les mesures qu’elles envisagent ne permettront qu’à 7 % d’entre elles d’y parvenir. En tête des émetteurs, en France, on trouve les banques, BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole, qui financent des projets et des investissements ultrarentables liés aux énergies fossiles. TotalEnergie, pourtant roi des pollueurs, vient seulement en quatrième position.
Les capitalistes encaissent, tant qu’ils le peuvent, et les gouvernants gouvernent, à leur service, en votant des subventions qui les encouragent à continuer et en masquant leur servilité sous des flots de paroles. Il n’y a qu’une solution, une seule : exproprier ceux qui alimentent l’incendie, ceux qui profitent de la planète et de ses habitants comme s’il s’agissait de leur coin de jardin, les renvoyer avec leurs déchets à la poubelle de l’Histoire.