Seuls les pays riches ont pu, en fin de compte, s’assurer une couverture vaccinale correcte, alors que la plus grande partie des populations de la planète en étaient privées, totalement ou partiellement. Les conséquences de cette rapacité des capitalistes de l’industrie pharmaceutique apparaissent aujourd’hui dans les calculs de mortalité effectués par les épidémiologistes.

À la fin de l’an dernier, près de la moitié de la population mondiale avait reçu deux doses de vaccin Covid-19, sans que cela soit distribué équitablement : les taux de vaccination étaient de 75 % dans les pays à revenu élevé, mais de moins de 2 % dans certains pays à faible revenu. Les pays riches ont terminé l’année avec des excédents de vaccins et des plans pour vacciner même les jeunes enfants, qui présentent un risque relativement faible de maladie grave. Dans le même temps, de nombreux pays pauvres ne disposaient toujours pas d’un stock suffisant pour vacciner les personnes les plus exposées au risque de décès dû au Covid-19.

Selon des modèles mathématiques intégrant les données de 152 pays, plus de 1 million de vies auraient pu être sauvées si, en 2021, les vaccins avaient été partagés plus équitablement avec les pays à faible revenu. Avec la baisse des infections qui en aurait résulté, cela aurait également pu ralentir l’émergence de nouveaux variants du SRAS-CoV-2. Dans ce cas, les modèles suggèrent qu’on aurait pu sauver pas moins de 3,8 millions de vies.

La recherche permanente du profit maximum par les capitalistes est une course mortelle pour l’humanité.