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Sommet UE-Balkans : l’Europe conserve ses frontières
Le 6 décembre, lors du sommet UE-Balkans en Albanie, la Croatie a obtenu son entrée à la fois dans l’espace Schengen, censé garantir la libre-circulation des citoyens de l’UE, et dans la zone euro, le 1er janvier prochain.
La Croatie est membre de l’Union européenne depuis juillet 2013. Mais le processus d’intégration était pour autant loin d’être achevé. Dans cette Union européenne, née pour satisfaire les appétits des grands groupes capitalistes, français et allemands en premier lieu, toutes les décisions, petites ou grandes, font l’objet d’intenses tractations et de négociations interminables, en particulier en ce qui concerne l’élargissement à de nouveaux pays. La Serbie, par exemple, qui a déposé un dossier de candidature en 2009, a dû patienter jusqu’en 2013 pour que lui soit attribué le statut de candidat... encore en cours jusqu’à aujourd’hui. La Turquie, qui s’est portée candidate dès 1987, n’a jusqu’à présent eu que des réponses dilatoires.
La Roumanie et la Bulgarie, déjà membres de l’UE comme la Croatie, se sont vu refuser l’entrée dans l’espace Schengen, certains dirigeants européens, notamment ceux de l’Autriche sous la pression de l’extrême droite, considèrent que ces deux pays risquaient de servir de porte d’entrée pour les migrants empruntant la route des Balkans.
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les dirigeants européens cherchent à donner des gages aux pays qui restent depuis des années aux portes de l’UE, pour faire pièce à l’influence américaine grandissante dans la région et aux tentatives de la Russie de se trouver des alliés en utilisant l’arme énergétique. Et, de toute façon, quelles que soient les décisions prises, cette intégration se fera à pas de tortue, si jamais elle se fait, et contre les classes populaires auxquelles des sacrifices seront imposés dans chacun de ces pays.
Que les Croates puissent se déplacer librement dans toute l’Europe est bien la moindre des choses, même si cela ne remplira pas le réfrigérateur des près de 20 % de la population qui vivent sous le seuil de pauvreté. Tandis que la guerre fait de nouveau rage sur le continent européen, il est plus vital que jamais de rappeler que seuls les travailleurs pourront bâtir une véritable union, les États-Unis socialistes d’Europe, débarrassée des frontières qui dressent les classes populaires des différents pays les unes contre les autres, au seul profit des classes possédantes.