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Dans le monde
Manœuvres militaires : la guerre qu’ils préparent
Début décembre, une frégate antiaérienne française, le Chevalier Paul, est partie manœuvrer en mer Baltique avec des navires d’autres puissances de l’OTAN.
L’exercice consistait à s’approcher le plus possible des eaux russes afin d’observer les réactions de la marine et de l’aviation du futur adversaire. Les manœuvres de ce type sont régulières et ont été renforcées depuis quelques années. Cela fait partie d’une suite de pressions militaires que les États impérialistes n’ont cessé d’exercer sur l’Union soviétique, puis sur la Russie, à la suite desquelles le Kremlin a réagi par l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.
Cette guerre une fois engagée, les états-majors occidentaux n’ont plus trop caché au public leurs grandes manœuvres militaires. Ils les présentent désormais comme participant d’un plan de préparation à ce que les chefs politiques des États impérialistes, les Biden, Macron et compagnie, appellent une guerre de haute intensité. Ils entendent par là un conflit qui pourrait devenir mondial, opposant les États-Unis et leurs alliés dont la France, à des pays tels que la Chine ou la Russie.
La guerre en Ukraine, que tous les états-majors observent à la loupe dans une telle perspective, leur permet de tester les forces en présence, les armements et les matériels en combat. Mais cela ne leur suffit pas, car les armées que le bloc occidental n’a pas directement engagées en Ukraine n’ont pas l’expérience concrète d’affrontements d’ampleur, ni d’une coopération au front. C’est ce manque que cherchent à combler les grandes manœuvres qui se multiplient entre puissances alliées.
Il y a peu, elles ont ainsi procédé au déploiement conjoint d’une armada au large de la Chine. En Europe, outre l’opération annuelle Baltic en juin, d’autres ont suivi en août et encore ces jours derniers. Leurs forces terrestres n’ont pas été en reste.
Ainsi, fin novembre en Roumanie, à la frontière sud-ouest de l’Ukraine et près des bases russes de Transnistrie, des milliers de militaires américains, français, polonais et roumains ont participé à l’opération Black Scorpion destinée à des unités mécanisées et blindées et visant, selon le ministère des Armées, à renforcer « l’interopérabilité avec les forces alliées dans un scénario de combat de haute intensité ».
Le capitalisme s’enfonce dans la crise, alimentant le mécanisme qui pourrait mener à une guerre généralisée comme on l’a déjà vu deux fois au cours du siècle passé, en 1914 et en 1939. Les États s’y préparent et cherchent à y préparer leurs peuples. Ils veulent d’abord que ceux-ci acceptent les sacrifices qu’implique l’explosion des budgets d’armement et qu’ils se préparent à vivre ce que subissent actuellement les populations ukrainienne et russe.
Les travailleurs du monde entier ne pourront échapper à un tel avenir qu’en renversant le pouvoir de la bourgeoisie et la domination de l’impérialisme. Et il leur faut s’y préparer en refusant toute solidarité avec l’État qui les gouverne, son armée, ses buts de guerre, son militarisme et ses capitalistes.