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Dans le monde
Un système de santé gravement malade
Cet hiver, le système de santé britannique, le NHS (National Health Service), traverse sa crise la plus profonde depuis des décennies. Les moyens humains et financiers manquent dramatiquement.
Un emploi sur dix est vacant, car le Brexit a conduit au départ de nombreux travailleurs étrangers, la relève n’a pas été formée et les conditions de salaire et de travail ont de quoi faire fuir les meilleures volontés. Quant au budget, si sa hausse annuelle a longtemps été supérieure de 4 % à l’inflation, elle est restée bloquée autour de 2 % de 2010 à 2019, avec pour résultat un sous-investissement aux conséquences dramatiques.
Sixième puissance mondiale, le Royaume-Uni est un des pays de l’OCDE les moins bien classés pour ce qui est du nombre de médecins et d’infirmières pour 1 000 habitants. La pandémie y a fait plus de 200 000 morts et le taux de mortalité, dépassé seulement par les États-Unis parmi les pays riches, est en grande partie imputable au délabrement du NHS. Aujourd’hui, 7 millions de malades sont en attente d’une intervention médicale. Et un médecin urgentiste dit craindre que les morts aux Urgences se comptent par centaines chaque semaine si les services restent sous-dotés.
En faisant grève mercredi 18 et jeudi 19 janvier, les infirmières ne se battront pas seulement pour une augmentation de salaire de 19 % qui permette à leur pouvoir d’achat de rattraper le retard pris en dix ans, mais aussi pour que l’argent public revienne vers le NHS. Une nécessité pour les travailleurs qui, contrairement à la famille Sunak et aux grands bourgeois, n’ont pas les moyens d’aller se faire soigner dans le secteur privé.