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- Lutte ouvrière n°2849
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Leur société
Égalité hommes-femmes : poudre aux yeux gouvernementale
Le gouvernement devait annoncer le 8 mars un énième plan pour l’égalité hommes-femmes. La principale et quasiment unique mesure se réduit à interdire l’accès aux marchés publics aux entreprises ayant eu une mauvaise note à l’index d’égalité femmes-hommes ou ayant refusé de le publier.
Mis en place en 2019, cet index permet d’attribuer une note sur 100 censée mesurer l’inégalité entre les femmes et les hommes dans les entreprises de plus de 50 salariés, en particulier dans le domaine salarial. Jusqu’à aujourd’hui, une entreprise ayant obtenu une note inférieure à 75 avait l’obligation de rendre publiques des mesures pour améliorer la situation, sans que soit prévue la moindre sanction. Autant dire que beaucoup d’entreprises n’en tenaient pas compte, et 39 % ne publiaient même aucun index. Il est peu probable que la mesure annoncée par le gouvernement y change grand-chose.
En effet, parmi celles qui publient un index, la note moyenne est de 86 sur 100 et 8 % seulement ont un indice inférieur au 75 fatidique. L’interdiction de marchés publics, si elle était vraiment décidée, car son application n’est pas envisagée avant la fin du quinquennat, ne concernerait donc qu’une minorité d’entreprises. Et pourtant, selon l’Insee, les salaires des femmes étaient toujours inférieurs de 22 % à ceux des hommes en 2022.
La Première ministre, Élisabeth Borne, a bien insisté sur le fait que son objectif premier n’était pas la sanction… Cet objectif-là est assurément atteint. Les patrons pourront continuer de sous-payer les femmes en toute tranquillité.