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Au-dessus du gouvernement, la finance
« Je considère qu’en l’état, les risques financiers, économiques sont trop grands. » C’est ainsi que Macron a justifié, le 16 mars, en Conseil des ministres, le recours au 49.3 pour éviter le vote de l’Assemblée sur la réforme des retraites.
Cet argument vient s’ajouter à ceux que le gouvernement avait invoqués, comme la nécessité de renflouer un système déficitaire à l’horizon 2030, ou bien encore de travailler plus longtemps puisqu’on vit plus longtemps. Mais celui-là est un aveu de la soumission de l’État au monde de la finance.
Pour sauver les banques en 2008, l’État s’est considérablement endetté, si bien qu’aujourd’hui la dette publique dépasse probablement 3 000 milliards d’euros. Il doit emprunter cette année 270 milliards d’euros aux marchés financiers, à un taux d’intérêt qui dépasse 3 %, « ce qui n’était pas arrivé depuis des années », s’alarmait Macron le 4 janvier. Il voyait là un nouveau signe de « la fin de l’abondance », avec pour conséquence la nécessité d’attaquer les travailleurs de façon bien plus virulente encore que ces dernières années. La nouvelle loi contre les chômeurs et maintenant celle sur les retraites en sont les premières illustrations.
Parmi ceux qui participent au mouvement actuel, beaucoup perçoivent que, très au-dessus du gouvernement, la cible doit être la finance, autrement dit le capitalisme, qui ne peut survivre que par une dictature économique de plus en plus féroce. Si leur nombre s’accroît après les paroles de Macron, pour une fois il n’aura pas parlé tout à fait pour ne rien dire.