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Leur société
Livret A : le vol va se poursuivre
Interrogé sur l’évolution du taux d’intérêt du Livret A prévue pour août, le ministre de l’Économie, Le Maire, a prévenu qu’il suivra les recommandations de la Banque de France.
En clair, il annonce déjà qu’il ne va pas appliquer la formule légale, pourtant déjà bien insuffisante, qui se fonde en partie sur l’inflation et qui prévoit de faire passer ce taux à 4 %. C’est ce qu’il a déjà fait au début de l’année, quand il a choisi le taux de 3 % recommandé par la Banque de France, alors qu’il aurait dû être de 3,3 %.
D’après le journal Les Echos, les banques « en coulisse militent déjà pour que rien ne change » car, plus ce taux est élevé, plus réduite est la part qu’elles peuvent légalement prélever sur les économies déposées par les travailleurs.
On peut sans aucun risque parier qu’elles n’auront pas besoin de beaucoup « militer » pour convaincre le gouvernement. Comme d’habitude, celui-ci prétextera que, s’il augmente le taux du livret A, cela fera moins d’argent pour les logements sociaux.
Certes, la Caisse des dépôts (CDC), qui est une banque contrôlée par l’État, centralise une grande partie des dépôts du livret A et s’en sert pour financer la construction de logements sociaux. Mais c’est l’État lui-même qui en 2009 a donné la possibilité à toutes les banques privées de collecter l’argent du livret A et de ne pas reverser 40 % de ces sommes à la CDC, et qui a par la même occasion diminué le financement du logement social.
Pire encore, une grande partie de l’argent des livrets A centralisée par la CDC sert en fait… à la spéculation, comme l’a reconnu son directeur en 2021: « Sur les 310 milliards […] que nous gérons, environ un tiers est placé sur les marchés financiers. »
Et puis, pourquoi le logement social est-il financé sur les économies des travailleurs, et non sur les profits des groupes capitalistes ? Ce serait la moindre des choses, puisque ces produits proviennent en fin de compte du vol du travail des salariés.
Quoi qu’il en soit, que le gouvernement maintienne le taux à 3 % ou qu’il le remonte à 4 %, les travailleurs continueront à perdre de l’argent sur leur livret A, car cela restera de toute façon bien inférieur à l’inflation, qui même selon l’Insee, donc officiellement, est déjà de 7 % sur un an.
Les capitalistes, avec l’aide de l’État, volent les classes populaires, sur leur travail, sur les marchandises qu’ils leur vendent, mais aussi sur leurs maigres épargnes !