Manifestations : non aux arrestations arbitraires !10/05/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/05/P4_Pancarte_contre_garde_a_vue_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Leur société

Manifestations : non aux arrestations arbitraires !

À la suite de la défenseure des droits, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a écrit le 3 mai au ministre de l’Intérieur.

Illustration - non aux arrestations arbitraires !

Elle dénonce les arrestations avant ou pendant les manifestations contre la loi sur les retraites et des « atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes enfermées ».

La contrôleuse démontre aussi que les mises en garde à vue sont une entrave au droit de manifester. En fait, cette lettre souligne l’évidence : ces arrestations sont destinées avant tout à intimider les manifestants voire à les humilier pour les dissuader de participer aux prochaines manifestations.

Au lendemain de la manifestation du 23 mars, trois équipes de contrôleurs avaient été envoyées dans neuf commissariats et le constat est sans appel. Les personnes gardées à vue ont été souvent arrêtées de manière complètement arbitraire, les policiers cochant même parfois les cases de la fiche d’interpellation au hasard. 80 % ont été relâchées avec un classement sans suite. Mais, lors de cette garde à vue, la police relève systématiquement les empreintes digitales, prélève l’ADN et contrôle les téléphones portables. De plus, les manifestants passent une nuit au poste dans des conditions souvent immondes, entassés à plusieurs dans des cellules infectes. Danielle Simonnot alerte aussi sur les « fouilles systématiques en sous-vêtements » et « sans décision individuelle des officiers de police judiciaire ». Ces fouilles ont un caractère volontairement humiliant et sont assorties de commentaires vexatoires.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est insurgé contre cette lettre, prétendant que la contrôleuse outrepassait ses compétences. Quant au préfet de Paris, Laurent Nuñez, il s’est senti « insulté et offensé » par ces propos. Il en faut moins que ça au commun des mortels pour se retrouver placé en garde à vue par la police de ces messieurs.

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