OTAN : un sommet de guerre12/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/OTAN.png.420x236_q85_box-0%2C58%2C800%2C507_crop_detail.png

Dans le monde

OTAN : un sommet de guerre

Les 31 chefs d’État des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) se sont retrouvés les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie. Ce sommet annuel était destiné, dans le contexte de la guerre en Ukraine, à renforcer la capacité militaire de cette alliance constituée sous la houlette américaine à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Illustration - un sommet de guerre

Alors que Macron avait cru pouvoir déclarer en 2019 que l’OTAN était en « état de mort cérébrale », les États-Unis ont montré que cette alliance reste une pièce maîtresse de leur dispositif militaire. Depuis l’invasion de l’Ukraine, elle s’est même renforcée avec la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, deux pays officiellement neutres jusque-là.

Si l’intégration de la Finlande a pu être officialisée en avril, celle de la Suède s’est heurtée à l’opposition de la Turquie et de la Hongrie. À quelques heures de l’ouverture du sommet de Vilnius, le président turc Erdogan a fait savoir qu’il levait son opposition, tout en restant suffisamment flou pour faire durer les négociations avec les dirigeants occidentaux et continuer de faire monter les enchères.

Depuis février 2022, les États-Unis ont apporté un soutien militaire à l’Ukraine qui lui a permis de mettre en échec l’armée de Poutine. Poussés à s’aligner derrière la politique américaine, les pays membres de l’OTAN ont été mis à contribution et ont dû eux aussi livrer des armes et des munitions en quantités toujours plus importantes à l’armée ukrainienne. Ainsi, sans avoir à engager leurs troupes, les États-Unis ont pu affaiblir la Russie, en utilisant cyniquement les Ukrainiens comme chair à canon.

Pour le moment, les dirigeants de Washington s’en tiennent à cette politique, prenant garde à ne pas se retrouver impliqués dans une escalade militaire. Biden oppose donc son veto à la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN car, soumise à un devoir d’assistance mutuelle entre ses membres, l’organisation se retrouverait alors officiellement en conflit avec la Russie. « L’OTAN va tracer une voie pour que l’Ukraine puisse rejoindre l’Alliance atlantique », a cependant affirmé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, en ajoutant : « Je ne peux pas donner de calendrier. » Le président ukrainien ­Zelensky, invité à Vilnius, a dû se contenter d’inaugurer un conseil OTAN-Ukraine, succédant à une commission Otan-Ukraine.

Le sommet de l’OTAN a été aussi l’occasion de faire le bilan des efforts consentis pour augmenter les budgets militaires. Selon son secrétaire général, Jens Stoltenberg, 11 des 31 pays membres devraient atteindre ou dépasser le seuil de 2 % de leur PIB, objectif fixé en 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie. Et d’ajouter : « L’objectif est bien d’avoir 300 000 soldats à haut niveau de préparation, soutenus par une substantielle force de combat aérienne et navale mobilisable en moins de trente jours. »

Les dirigeants des États les plus riches de la planète réaffirment donc leur volonté de se doter des moyens militaires d’une guerre de grande ampleur, aux conséquences dramatiques pour des millions de femmes et d’hommes. Il n’y a pas encore de calendrier, mais les puissances impérialistes s’engagent dans cette voie, et leurs responsables politiques ne s’en cachent pas.

Partager