- Accueil
- Lutte ouvrière n°2867
- Violences policières : manifestations interdites
Leur société
Violences policières : manifestations interdites
La marche commémorative organisée par le collectif « Vérité pour Adama », qui devait se tenir, comme chaque année à Beaumont-sur-Oise, a été interdite par le préfet du Val-d’Oise au motif de potentiels « troubles graves à l’ordre public » causés par des « éléments perturbateurs ».
Les organisateurs de la marche se sont ensuite reportés sur Paris, où elle a également été interdite par la préfecture. Environ 2 000 personnes ont tenu à y participer.
Les troubles dont parlent les autorités ne sont pas, bien sûr, l’exécution de Nahel, jeune de 17 ans, par un policier le 27 juin lors d’un contrôle routier, ni le fait que treize autres personnes sont mortes l’année dernière dans les mêmes circonstances, ou le cas d’Adama Traoré, mort en 2016 dans une caserne, sous la garde de la gendarmerie. Ces morts-là ne sont pas « graves » pour les autorités.
L’expression « troubles à l’ordre public » a juste servi de prétexte pour interdire la marche afin d’imposer le silence. Les autorités y ont mis des moyens : en plus de l’interdiction de la marche à Beaumont, la préfecture avait pris sept arrêtés, dont l’arrêt de la circulation des trains sur cinq villes, afin d’empêcher les manifestants de venir. Elle avait détaché sur place des hélicoptères et des dizaines de camions de CRS.
À Paris, les forces de police attendaient les manifestants, avec contrôles et verbalisations pour port de t-shirt imprimés « Justice pour Adama ». Le frère d’Adama Traoré, présent, a dû être hospitalisé suite aux coups donnés par des membres de la brigade volante motorisée.
Le pouvoir fait son possible pour faire taire ceux qui dénoncent les violences et les crimes commis par les policiers ou les gendarmes. Qu’il le veuille ou non, ceux-ci continueront de susciter la révolte et des manifestations de protestation, dont Lutte ouvrière sera pleinement solidaire.