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Leur société
Carburants : chauds les prix
Au milieu de l’été, au moment des grands départs en vacance, le prix des carburants a bondi, frappant durement ceux qui dépendent de leur voiture pour changer d’air ou se rendre au travail.
En léger repli au printemps, les prix à la pompe sont allègrement repartis à la hausse. Le litre de super SP95-E10 a pris 2,8 centimes en moyenne, lors de la semaine à cheval entre juillet et août. Depuis le 1er juillet sa hausse se chiffre à 11 centimes le litre. C’est pire pour le litre de gazole qui a augmenté de 6,7 centimes en une semaine et de 14 centimes depuis début juillet.
Aujourd’hui, il faut compter en moyenne 1,81 euro pour un litre de gazole et 1,90 euro pour du super. Sur autoroute, les distributeurs affichent des prix autour de 2,10 euros !
Des commentateurs, prompts à justifier la résignation aux automobilistes ainsi rackettés, accusent l’Arabie saoudite qui a annoncé réduire sa production de pétrole. Ils appuient leur propos sur l’augmentation du cours du baril de 75 dollars fin juin à 86 dollars un mois plus tard.
Mais pourquoi une cargaison de pétrole qui a quitté la péninsule arabique il y a trois mois, quand le baril coûtait 10 dollars de moins qu’aujourd’hui, est-elle vendue raffinée dans les stations à un prix majoré par la spéculation des derniers jours ? La raison est que la production et la distribution des carburants sont aux mains d’une poignée d’entreprises géantes qui profitent au maximum de leur monopole. Une cargaison de pétrole peut être vendue et revendue des dizaines de fois, et voir ainsi son prix grimper, durant les semaines de voyage entre la zone d’extraction et celle du raffinage et de la distribution.
Il est dans l’intérêt des géants comme TotalEnergies, qui malgré ses 19 milliards de profits l’an dernier paye très peu d’impôts sur les bénéfices en France, de répercuter bien plus vite la spéculation à la hausse – dans laquelle ils jouent un rôle – qu’une éventuelle baisse des prix.
La spéculation, et la désorganisation qu’elle provoque dans l’économie mondiale, ne s’arrêtent jamais, le racket des pétroliers non plus. Du moins tant qu’ils ne seront pas expropriés…