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- Lutte ouvrière n°2873
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Dans les entreprises
Canicule : le travail, c’est pas la santé !
Les fortes chaleurs sont insupportables pour de nombreux travailleurs, d’autant plus quand la pression patronale ou les économies sur le matériel, la climatisation, la ventilation aggravent les conditions de travail.
À Bordeaux, les services du CHU sont nombreux à souffrir d’une climatisation défectueuse ou inexistante, et les ventilateurs ne suffisent pas. Au service Pédiatrie, la température atteint à certains endroits 44°C, intenable pour les enfants et pour les soignants. Le thermomètre affiche 30°C dans les salles de travail des femmes enceintes où, malgré les travaux prévus, aucun devis ne mentionne l’installation d’un dispositif de climatisation. Face au manque de moyens, les soignants improvisent. L’une des solutions trouvées est d’étendre des draps mouillés sur les fenêtres de la maternité pour rafraîchir les lieux.
Sur les chantiers du bâtiment ou de la voirie, la chaleur est également insupportable. Là, les entreprises, sous la pression de leurs clients et pour leurs bénéfices, n’arrêtent pas leurs activités.
Dans le bâtiment, le travail est maintenu, au mieux en adaptant les horaires, parfois en commençant plus tôt le matin ou avec quelques pauses rallongées.
À Angoulême, la presse rapporte comme un exemple parmi tant d’autres que dès 11 heures, il fait très chaud au stade Chanzy, où les ouvriers coulent à la main et à la brouette un enrobé de goudron fumant à 160°C. Le patron s’est contenté d’aménager les horaires, de distribuer de l’eau, et de visiter ses chantiers...
Même constat à Marseille, alors que le niveau orange de la canicule est atteint, les ouvriers de la voirie travaillent par plus de 34°C, avec un goudron sortant brûlant de la centrale. Un ouvrier de 64 ans raconte qu’il est « à moitié cuit ».
Dans la restauration, nombreuses sont les cuisines qui ne sont pas climatisées, et le travail n’est pas aménagé. Dans les vignes, où la récolte va être avancée du fait des températures élevées, les patrons se plaignent de ne pas trouver, comme dans le Jura, la moitié des bras nécessaires pour faire le travail, au smic et risquant l’insolation !
Si les travailleurs, premiers concernés, géraient eux-mêmes l’organisation des tâches à accomplir, ou pas, en cas de canicule, tout irait mieux. Sauf peut-être la température interne des patrons…