Les syndicats d’enseignants et les organisations de parents d’élèves avaient déclaré qu’« ils en avaient assez des belles paroles » et qu’ils voulaient « des actes maintenant » sur les vrais problèmes, tels que la rénovation des écoles délabrées et le nombre trop important d’élèves par classe.

Attal n’avait rien à leur répondre, pas plus que sur le manque d’enseignants, d’infirmières et sur la nécessaire amélioration des salaires et des statuts des précaires. En revanche, il s’est largement vanté de la création de 180 postes d’accompagnants en réponse aux besoins des 8 000 élèves en situation de handicap !

Non content d’être mauvais en calcul, Attal l’a aussi été en géographie lors de son intervention sur les difficultés créées selon lui par l’immigration mahoraise dans les écoles. Repris à la volée par des élus lui rappelant que les Mahorais sont citoyens français, il a dû s’excuser.

Attal était accompagné par Prisca Thévenot, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national universel. Paradant aux côtés des militaires dans les locaux du RSMA (Régiment du service militaire adapté de La Réunion), elle prétend apporter une solution aux jeunes réunionnais de moins de 29 ans, dont un quart ne sont, à l’issue de leur passage sur les bancs de l’école, ni en étude, ni en formation, ni en emploi. « Ici, on apprend à devenir ! », leur dit-elle. Et, toute honte bue devant la faillite de l’Éducation nationale, elle s’extasie sur les bienfaits de l’encadrement militaire de la jeunesse : « Le taux d’illettrisme au début est de 30 % et parmi ceux-là on voit que 80 % à la fin de leur séjour peuvent s’insérer professionnellement. » Et de conclure : « Le RSMA est une fierté réunionnaise et une ambition pour la nation. »

Le gouvernement n’a pas de moyens pour l’école mais veut préparer la jeunesse à marcher au pas pour un avenir au son du canon.