D’après les chiffres mêmes de l’Éducation nationale, treize millions d’élèves ont fait leur rentrée lundi 4 septembre, dont 67 jeunes filles qui ont refusé de changer de tenue vestimentaire pour se conformer aux directives gouvernementales.

Ces 67 adolescentes obstinées en robe longue menaceraient la République en annonçant l’islamisation de la société, voire une vague d’attentats terroristes, comme Macron lui-même l’a laissé entendre. Le ministre de la Justice Dupont-Moretti en a rajouté, promettant « une réponse pénale ferme, rapide et systématique » aux jeunes contrevenantes. La droite, l’extrême droite et leurs médias habituels ont fait chorus.

Il est évidemment plus facile de pérorer sur la tenue de quelques dizaines d’élèves que de fournir à tous les moyens éducatifs nécessaires. Ce tour de passe-passe lamentable, cette œillade appuyée des macronistes à l’extrême droite, ne trompe pas grand monde. Mais, et c’est bien plus grave et dangereux, ils prolongent les campagnes islamophobes, racistes et xénophobes qui tiennent lieu d’arguments politiques et aboutissent à diviser la population et les travailleurs en les dressant les uns contre les autres.

Quant à la lutte nécessaire contre les préjugés religieux qui s’en prennent aux femmes, le gouvernement et son chœur réactionnaire, soutiens de toutes les dictatures théocratiques et piliers de l’ordre social, sont mal placés pour en parler.