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Leur société
Lycées professionnels : une réforme pour le patronat
Le 1er septembre, pour la rentrée des enseignants, Macron est allé faire son show dans un lycée professionnel à Orange, pour promouvoir la réforme de cette filière mise en œuvre à la rentrée.
Selon lui, le lycée professionnel serait dans une situation « inacceptable », car il n’y aurait pas eu de réformes depuis des décennies. Flagrant délit de mensonge, car la situation a été aggravée par la réforme engagée en 2018 par Blanquer, le ministre de l’Éducation de l’époque, qui a supprimé beaucoup d’heures d’enseignement. Auparavant, en 2008, une réforme du baccalauréat professionnel avait entraîné la suppression d’une année de scolarité pour la plupart des élèves. À chaque fois, les changements introduits ont été dans le sens de réduire la part des enseignements généraux.
La nouvelle réforme aggrave encore cette évolution, en adaptant l’offre de formation aux besoins du patronat local. Certaines filières jugées inutiles dans une région peuvent être supprimées, imposant aux jeunes de changer de région pour pouvoir suivre la formation de leur choix, et supprimant des postes d’enseignants au gré des filières qui seront ou non jugées porteuses. Les élèves de terminale, qui passeraient les épreuves du bac en mars, devront choisir ensuite soit la poursuite des études et un retour au lycée pour s’y préparer, soit une période de stage supplémentaire. Les patrons pourraient profiter de cette main-d’œuvre jeune, formée et gratuite, car les périodes de stage seront indemnisées entre 50 et 100 euros la semaine selon le niveau des élèves, sommes dérisoires qui seront d’ailleurs payées par l’État.
Dans beaucoup de lycées de Seine-Saint-Denis, les classes de baccalauréat professionnel des filières tertiaires (vente, accueil par exemple), dont les effectifs étaient limités à 24 élèves, se retrouvent en cette rentrée à 30. À Paris, plusieurs lycées professionnels ont été fermés, et les lycéens se retrouvent dans des classes surchargées d’autres établissements.
Un enseignement encore dégradé, des élèves encore plus à la merci du patronat, voilà ce que promet cette nouvelle réforme aux jeunes des milieux populaires.