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Argentine : le capital veut son butin
Un tribunal américain vient de condamner l’État argentin à débourser 16 milliards de dollars en faveur de deux firmes capitalistes qui avaient investi des fonds dans le pétrole.
L’origine de ce contentieux remonte à 2012, lorsque le gouvernement de Cristina Kirchner, à l’époque présidente et actuellement vice-présidente, renationalisa l’entreprise pétrolière argentine YPF, privatisée vingt ans plus tôt au profit de la multinationale espagnole Repsol.
À l’époque, l’État espagnol fit pression sur l’Argentine, la menaçant de sanctions économiques de la part de l’Europe, jusqu’à ce qu’un accord intervienne et que Repsol récupère 5 milliards de dollars. Non concernés par cette indemnisation, deux autres actionnaires de YPF ont porté l’affaire devant la justice américaine, qui vient donc de rendre son verdict.
Selon ce tribunal de Manhattan, l’État argentin est condamné à 8,4 milliards de dollars d’indemnisation en faveur des deux fonds d’investissement qui estiment avoir été lésés, auxquels s’ajoutent 7,6 milliards d’intérêts.
L’Argentine, qui traverse déjà une crise financière très profonde, a annoncé faire appel du verdict. Elle n’en est pas moins démunie face à l’appareil judiciaire des États-Unis, qui s’appuie sur la domination mondiale de cet impérialisme pour agir en tant que garant du capital partout sur la planète.