Rentrée : le pacte ne passe pas21/09/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/09/P6-2_rentree_scolere_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C82%2C679%2C463_crop_detail.jpg

Leur société

Rentrée : le pacte ne passe pas

En cette rentrée, le gouvernement a proposé aux enseignants de « travailler plus pour gagner plus » en signant un « pacte » par lequel ils s’engageraient à effectuer des tâches supplémentaires.

Illustration - le pacte ne passe pas

Selon une enquête du SNPDEN-Unsa, le principal syndicat des chefs d’établissement de l’enseignement secondaire, aucun pacte n’aurait encore été signé dans 30 % des collèges et lycées.

Le rejet semble massif puisque, dans plus de la moitié des établissements, moins de 10 % des pactes proposés ont été signés. En moyenne, ce pourcentage atteindrait seulement 23 %.

Face à la pénurie d’enseignants, le gouvernement espé­rait que ce dispositif permettrait de faire assurer du travail supplémentaire sans embauche. Toutes les annonces faites cette rentrée, comme les remplacements des absences de courte durée des professeurs, l’aide aux devoirs, le soutien en français et en mathématiques pour les élèves de sixième qui devait être assuré par des enseignants de primaire volontaires, reposaient sur le fait que des enseignants signent le pacte. Ils risquent donc de ne jamais voir le jour dans bien des endroits.

Dans le même temps, la promesse de Macron qu’il y aurait un enseignant devant chaque élève dès la rentrée est loin d’être tenue. Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a reconnu qu’il manquerait environ 200 enseignants dans le secondaire et 155 dans le primaire. Mais, selon le syndicat enseignant SNES-FSU, ce serait bien plus, puisqu’il manquerait au moins un enseignant dans 48 % des collèges et lycées sondés.

Dans de nombreux lycées, les classes sont surchargées, souvent au-dessus de 35 élèves. En Seine-Saint-Denis, les classes de baccalauréat professionnel tertiaire (commerce, métiers de l’accueil par exemple) étaient limitées jusqu’à présent à 24 élèves, mais elles sont passées à 30 depuis cette rentrée. Et des centaines de lycéens, surtout ceux qui ont demandé un lycée professionnel, n’ont toujours pas de place et attendent chez eux une affectation.

Depuis la rentrée, des parents d’élèves, des enseignants, des élèves se mobilisent contre des fermetures de classes, occupent des écoles, font grève contre les effectifs trop élevés. Au vu des conditions déplorables de la rentrée, c’est la meilleure réponse à opposer aux mensonges gouvernementaux.

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