Devant les réticences du gouvernement pour soutenir ce type d’action, 53 médecins addictologues ont écrit au ministre de la Santé Aurélien Rousseau pour lui demander des comptes.

On comprend cette colère car, il y a quelques mois, le gouvernement avait enterré deux campagnes de sensibilisation organisées à l’occasion de la Coupe du monde de rugby. Le précédent ministre de la Santé, François Braun, avait lui aussi annulé des campagnes organisées par Santé publique France. Les médecins dénoncent le fait que 41 000 morts par an sont provoquées par l’alcool, alors que la prévention dans le pays est quasi nulle.

L’exemple vient de haut, directement de l’Élysée, où les lobbys des producteurs d’alcool ont manifestement leurs entrées. Au lancement du « mois sans alcool » ils avaient fait connaître leur opposition et Macron avait annoncé que le gouvernement retirait son soutien à l’opération, laissant le soin aux associations de défendre leur campagne. À l’approche des fêtes de 2023, un spot télévisé indiquant que « pendant les fêtes, se souhaiter une bonne santé en trinquant avec de l’alcool est absurde » a été purement et simplement retiré des écrans. Un autre spot, en revanche, a passé la censure des loobys car il appelait « à boire aussi de l’eau quand on boit de l’alcool », une façon pour le moins diluée de combattre l’alcoolisme.

Dans ce domaine, le gouvernement ne met même pas de l’eau dans son vin : il s’aligne purement et simplement sur les demandes des producteurs.