Travailleurs immigrés : la société repose sur eux13/12/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/12/2889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Travailleurs immigrés : la société repose sur eux

La discussion sur le projet de loi Immigration a alimenté un flot de déclarations anti-immigrés de la part de représentants de l’extrême droite, de la droite et du gouvernement.

Tous présentent les travailleurs étrangers, et en particulier les sans-papiers, comme une menace pour l’ordre public ou comme des parasites dont il faudrait se protéger. La réalité est au contraire que, sans les travailleurs étrangers, la société ne pourrait tout simplement pas fonctionner.

Par exemple, sur la région Île-de-France, selon la dernière étude de l’Insee, 1,25 million d’immigrés travaillent. Ils représentent 22 % de l’ensemble des emplois et sont souvent majoritaires dans les secteurs les plus vitaux et les plus pénibles.

Ainsi, 61 % des aides à domicile et aides ménagères sont étrangères. Les travailleurs étrangers représentent aussi 60 % des ouvriers du bâtiment et des travaux publics, et un cuisinier sur deux est étranger. Les étrangers représentent aussi 48 % des ouvriers non qualifiés dans l’industrie (agro-alimentaire, chimie, plastique, bois), 47 % des agents de sécurité, 45 % des agents d’entretien, 42 % des assistantes maternelles.

Autant dire que, sans ces centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs venus des quatre coins du monde, les personnes âgées ou dépendantes seraient livrées à elles-mêmes, tout comme leurs petits-enfants, les bâtiments ne sortiraient pas de terre, ni les produits manufacturés des usines. Et les politiciens qui pérorent sur le prétendu danger de l’immigration seraient privés de leurs restaurants ou hôtels favoris.

Une partie importante de ces travailleurs, tout en payant cotisations sociales et impôts, sont de plus privés de papiers. 600 000 à 900 000 étrangers vivent en France sans permis de séjour, selon le ministère de l’Intérieur, sur un total de 5,5 millions d’étrangers recensés. Un récent reportage de l’émission Envoyé spécial montrait ainsi une aide à domicile d’origine africaine qui assume la responsabilité de plusieurs personnes dépendantes sur une amplitude de 12 heures par jour. Menacée d’une OQTF (obligation à quitter le territoire français), elle vit en permanence dans l’angoisse d’un contrôle et d’une expulsion.

De nombreux travailleurs sans papiers luttent à juste titre pour leur régularisation. Plusieurs rassemblements se sont tenus pour exiger des papiers pour tous, comme à la préfecture de Créteil, où la porte-parole de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, est intervenue pour défendre la liberté de circulation et d’installation pour tous les travailleurs.

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