Sur ce terrain, la concurrence promet d’être rude avec les Le Pen, Bardella et autres Zemmour pour les élections européennes de juin et la présidentielle de 2027. Darmanin devra aussi se mesurer à son collègue Attal, dont la cote auprès du président semble en hausse, et qui vient de le devancer d’une tête. Et comme il ne s’agit pas de laisser refroidir la bonne soupe, le ministre Les Républicains mouline des bras, agitant les vents mauvais.

De la remise en cause du droit du sol à la défense de CNews – à la grande satisfaction de son patron Bolloré et de son présentateur Hanouna – Darmanin stigmatise, divise, fait sciemment monter la haine. Fièrement campé sur les articles de sa scandaleuse loi Immigration, il ne se contente pas de condamner à la misère les Comoriens qui espèrent la fuir en débarquant à Mayotte, il encourage de fait la population pauvre mahoraise à s’en prendre à plus pauvre encore. Affirmant aider les autorités de l’islam en France à s’organiser, il a fait expulser un imam radical. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, il a même envoyé ses sbires arrêter dans son lit à 6 heures du matin un enfant de 11 ans qui avait déliré sur TikTok contre son enseignante.

Déjà bien réels, des dégâts sont infligés à la population de Mayotte ou alentour, avec la restriction du regroupement familial ou les expulsions brutales qui laissent des enfants seuls dans la misère, avec la mise en place du rideau de fer maritime qui empêche les barques de fugitifs d’accoster. D’autres attaques, avec la mise en application de la loi Immigration, précarisent davantage une fraction des travailleurs de métropole. Et, pire peut-être, le poison de la division est activé, menace s’il en est pour la classe ouvrière, dont la force, face à l’extrême droite et à la rapacité capitaliste, serait dans son nombre et dans son unité.