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- Lutte ouvrière n°2946
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Dans les entreprises
Acna – Aéroport de Roissy : un recul de la direction
Après plus d’un mois de lutte, la direction d’Acna, entreprise sous-traitante de nettoyage et de préparation des avions de l’aéroport de Roissy, a fini par reculer. Pendant plus d’un mois, les travailleurs ont cessé le travail deux heures par jour dans chaque équipe.
Ils s’opposaient à l’augmentation de leur charge de travail : des roulements plus fatigants, des journées de travail de 8 heures au lieu de 7, avec une charge de travail passant de quatre avions par jour à cinq.
Il a fallu tout ce temps pour que la direction change de ton et lâche du lest. Pour tenter de briser le mouvement, elle avait menacé des dizaines de grévistes de sanctions, et a dû les annuler. Elle a dû renoncer aussi au passage à cinq vols par jour. C’est un recul important, après des années où les travailleurs voyaient leurs conditions se dégrader, et les grévistes ont conscience qu’il a été obtenu grâce à leur lutte. Ils ont repris le travail fiers de leur combat, même si leur revendication du retour au week-end de trois jours toutes les trois semaines est repoussée à des discussions fumeuses avec un cabinet d’études.
Les travailleurs ne se sont pas laissés arrêter par les tentatives de la direction pour les décourager : vigiles et huissiers, convocations, retard dans les paies des grévistes, suppression de la pause... Vendredi 10 janvier, les organisations syndicales avaient appelé à un rassemblement devant l’entreprise avec les grévistes. Des salariés de la zone sont venus, ainsi que des représentants de partis comme le PC ou Lutte ouvrière, qui ont tous salué leur détermination.
Les attaques à combattre sont à l’image de ce qui se passe dans le reste du monde du travail. Acna est une filiale de Servair, lui-même sous-traitant et ancienne filiale d’Air France, aujourd’hui intégré au géant Gategroup, spécialisé dans l’approvisionnement aérien et présent dans le monde entier. Servair se vante même d’avoir nourri Thomas Pesquet dans l’espace ! C’est dire que ces sociétés qui pleurent misère et imposent des reculs depuis des années cachent mal des donneurs d’ordre qui ont largement les moyens de payer.