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- Lutte ouvrière n°2946
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Bus FSO – Cergy, Conflans, Achères : dix semaines de grève !
Mardi 14 janvier, au 69e jour de grève, la médiatrice nommée lundi 6 pour un mois par le préfet de région en était encore à mener des... consultations préparatoires. Autant dire que les grévistes des bus FSO ne la trouvent pas pressée.
La désignation de cette médiatrice était, avec la présentation d’une grille unique de salaire pour l’ensemble des travailleurs de FSO, l’une des deux demandes de longue date du syndicat FO, qui dirige la grève. Ces inflexions ont donc été ressenties comme un « recul ». Mais les grévistes savent qu’elles ne garantissent rien en elles- mêmes.
Cette médiation est la seconde, après une première en novembre. Sous l’égide de Pécresse, la présidente d’Île-de-France Mobilités, elle n’avait rien donné, la direction de FSO s’en étant seulement servie pour gagner du temps.
La grille unique met tout le monde au taux horaire des anciens Transdev du dépôt de Conflans-Sainte-Honorine, un taux certes plus haut que celui de la convention collective, mais plus bas que celui des anciens Stivo, de Saint-Ouen-l’Aumône, pourtant trois fois plus nombreux. Ce serait à travail égal, salaire inégal ! Et FSO cherche toujours à baisser les salaires de tous, à plus ou moins long terme, en supprimant un certain nombre de primes et en calculant les autres sur un taux horaire plus bas.
Malgré un recul du nombre de grévistes, la grève tient. Tout d’abord, certains ne reprennent le travail que quelques jours, voire un seul, pour faire tout de même une petite paie, valider un passage en congé ou bénéficier d’un arrêt maladie. FSO a eu beau embaucher des dizaines d’intérimaires sur ces services de chauffeurs absents, regrouper des chauffeurs non-grévistes du site de Conflans sur celui de Saint-Ouen-l’Aumône, alors que leur contrat de travail n’a aucune clause de mobilité. Elle a eu beau exercer des pressions de toutes sortes, elle n’arrive pas à relancer vraiment le réseau. Une bonne partie des chauffeurs, notamment les intérimaires, ne connaissent ni les lignes ni le matériel, ce qui multiplie les petits accrochages dans les passages difficiles… et les retours au dépôt. Bien des bus sont à bout de souffle, certains circulant toujours sans chauffage. Et puis, les feuilles de service relèvent d’une belle désinvolture à l’égard des usagers qui voient des bus à la queue leu leu en début de service, puis aucun le reste de la journée. Les grévistes sont écœurés de l’attitude patronale mais gardent le moral. Ils n’acceptent pas la baisse de leur salaire et l’aggravation de leurs conditions de travail au profit de leur exploiteur.