- Accueil
- Lutte ouvrière n°2946
- Carrefour : les parasites à l’œuvre
Dans les entreprises
Carrefour : les parasites à l’œuvre
Carrefour a annoncé le passage en location-gérance de 39 nouveaux magasins, 15 hypers et 24 supermarchés.
Au total depuis 2018, ce sont 27 300 travailleurs qui auront changé de contrat et perdu sur leur salaire, pour le plus grand profit des actionnaires.
Les seuls perdants avec ce changement de statut sont bien les salariés. Les 155 travailleurs de l’hyper de Fougères, en Bretagne, qui viennent d’apprendre le prochain passage du magasin en location-gérance l’ont bien compris. Ils contestent avoir un nouvel employeur, alors qu’en réalité ils travaillent toujours pour Carrefour qui, en revanche, est doublement gagnant. Le groupe reste en effet propriétaire des murs et des fonds de commerce des magasins, et donc, à ce titre, encaisse les loyers. Il reste aussi le fournisseur exclusif et réduit sa propre masse salariale en rattachant les contrats de travail au nouveau patron locataire-gérant.
Dans les 344 magasins déjà en location-gérance, la CFDT a chiffré la perte de salaire sur un an à 2 500 euros pour une hôtesse de caisse. Cela comprend la suppression de la prime d’intéressement liée au groupe, de jours de congé, des tickets restaurant, des chèques vacances et de l’ancienneté, non reconnue dans les nouveaux contrats.
En mai 2024, les actionnaires de Carrefour se sont versé 600 millions d’euros de dividendes, en hausse de 55,4 % par rapport à l’année précédente. Ils les ont volés aux travailleurs.