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CHU – Toulouse : des milliards pour la santé, pas pour l’armée !
Depuis lundi 3 novembre, les Urgences adultes du CHU de Toulouse n’accueillent plus que les cas graves, nécessitant une hospitalisation pour au moins deux mois.
Sur les deux sites, Purpan et Rangueil, il manque l’équivalent de 25 médecins urgentistes, dont une vingtaine de « seniors », une situation devenue intenable mais qui était prévisible. Les nombreuses heures supplémentaires, les temps partiels refusés, les trois week- ends de travail par mois, ont fait fuir les médecins et n’en attirent pas de nouveaux.
Dans la région toulousaine, la population a augmenté de 14 % ces dix dernières années, et le nombre de passages aux Urgences ne cesse de progresser, 9 000 de plus entre 2023 et 2024, sans que les effectifs suivent. De plus, rien qu’à Toulouse, 100 000 personnes n’ont pas de médecin traitant et il manque 200 généralistes. Les Urgences de l’hôpital privé Joseph- Ducuing, à but non lucratif, ne fonctionnent plus la nuit et celles des hôpitaux périphériques ferment régulièrement faute de soignants. Il y a deux ans, l’agence régionale de santé a décidé de fermer la maison médicale de La Grave, en centre-ville, qui assurait pourtant plus de 10 000 consultations par an, le soir et le week-end, et soulageait les Urgences du CHU. Alors, quand la direction parle de réorienter les patients, le choix est plus que restreint ! À l’approche des épidémies hivernales, des centaines de malades vont se retrouver sur le carreau.
Interviewée sur le sujet, la dernière en date des ministres de la Santé parle, comme ses prédécesseurs, de former plus de médecins, alors que 7 milliards d’économies sont déjà prévus sur le budget de la santé en 2026. Celui des Armées, lui, devrait augmenter de 6,7 milliards...