Économies sur les hôpitaux  : la santé en danger05/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2988-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Économies sur les hôpitaux  : la santé en danger

Depuis le lundi 3 novembre, il n’y a plus de médecins en formation aux urgences du CHU de Caen, faute de « médecins seniors » pour les encadrer, et cela pour une période minimale de six mois.

Au total, ce sont une cinquantaine d’étudiants en formation (internes et externes) qui ne seront plus en poste aux urgences de Caen. On imagine la charge accrue de travail pour les urgentistes restants et la dégradation des conditions d’accueil dans ce service. À Caen, il n’y aura plus que deux médecins urgentistes pour accueillir une centaine de patients sur 24 heures, quand ils étaient auparavant aidés par une douzaine d’étudiants.

La situation aux urgences de Caen fournit un nouvel exemple de la situation dramatique dans les hôpitaux car elle est loin d’être unique. Le CHU de Toulouse a pris la même décision de restriction des accueils jusqu’à décembre. Depuis des mois, l’accès aux urgences – 612 services dans tout le pays – est régulé via un appel au 15 qui juge d’accepter la prise en charge, ou bien renvoie les malades vers leurs médecins traitants eux-mêmes débordés.

La situation ne risque pas de s’améliorer avec la préparation du budget 2026 de la Sécurité sociale qui annonce une nouvelle cure d’austérité. La Fédération hospitalière de France estime « qu’il manque un peu plus d’un milliard d’euros » et que la progression prévue de seulement 1,6 % des dépenses (chiffre le plus bas depuis les années 2010) aura des conséquences dramatiques et immédiates, quand ces dépenses avaient augmenté de 3,4 % en 2025. La Fédération hospitalière donne le chiffre de près de 20 000 emplois en moins dans les établissements publics.

Sous prétexte de réduire le prétendu trou de la Sécurité sociale, le gouvernement taille à coups de serpe dans les budgets des hôpitaux et s’en prend dans le même temps aux malades, entre autres, via le doublement des franchises médicales. Le credo des économies s’impose toujours plus, alors que donner les moyens aux hôpitaux d’accueillir, de soigner et de sauver la population est la véritable urgence vitale !

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