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- Lutte ouvrière n°2990
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Dans les entreprises
Erasteel – Commentry : contre les licenciements
Près de 2 000 personnes ont manifesté vendredi 14 novembre à Commentry, dans l’Allier, contre le licenciement de 190 travailleurs à l’usine Erasteel.
La fonderie existe depuis 1846 et Commentry a été la première ville à avoir un maire socialiste, en 1882. Dernièrement, elle appartenait au groupe Eramet, géant mondial minier et industriel, dont l’État détient plus d’un quart du capital. En 2023, celui-ci a vendu le groupe Erasteel au fonds d’investissement Syntagma Capital qui, dit- il, « excelle dans l’amélioration de la performance et de la croissance des entreprises ! »
La direction de ce fonds parle de baisse de commandes et de concurrence chinoise et explique : « Il n’y a pas de potentiel de développement suffisant pour être rentable. »
Avec cela, tout est dit ! Que ce soit Syntagma maintenant ou Eramet avant lui (combien de profits sur le dos des travailleurs de Commentry ?), quand les rapaces estiment ne plus faire assez de profits, ils vont voir ailleurs.
Le ministre de l’Industrie, qui a reçu une délégation syndicale à la sous-préfecture de Montluçon, demanderait, selon la presse, « des éclaircissements à la direction d’Erasteel ». Mais pourquoi pas à celle d’Eramet, dont il a été actionnaire ? Autant dire que le ministre n’a rien à faire du sort des 190 travailleurs de Commentry !
La manifestation du 14 novembre montrait aussi la crainte des travailleurs de la région devant les fermetures d’usine et les licenciements qui se succèdent. Chez Adisseo (nourriture animale), à Commentry, ce sont 90 licenciements, chez Amis (fonderie), à Montluçon, ce sont 229 licenciements en 2025, et des menaces pèsent sur les travailleurs de Brea System, à Vaux. Comme bien d’autres, cette région devient un désert industriel. La seule entreprise qui embauche est Safran, qui fabrique des armes et qui croule sous les commandes, à croire que seule l’industrie de mort rapporte suffisamment de bénéfices pour embaucher.
La CGT a dénombré près de 450 plans de licenciements depuis deux ans, touchant directement 100 000 emplois et 300 000 indirectement. Elle et les partis de gauche demandent « une politique industrielle au service de la nation et de son peuple ». Mais il est vain d’attendre du gouvernement qu’il s’oppose à ces patrons qui licencient. Pour garantir un emploi et un salaire à tous, il faut imposer aux patrons et au gouvernement l’interdiction des licenciements et la réquisition des profits.