C’est le cas notamment en Californie, dans le comté agricole de Bakersfield. Le 7 janvier, des patrouilles de la police aux frontières ont lancé l’opération dite Retour à l’envoyeur, trois jours durant. Dans l’esprit réactionnaire de ses promoteurs, il s’agirait de lutter contre les cartels et le narcotrafic mexicains. Tout immigré serait par définition un dangereux délinquant. En réalité, ceux qui sont ciblés sont les travailleurs sans-papiers, majoritairement des ouvriers agricoles. Ils seraient environ 50 000 dans ce comté, soit plus de 5 % de la population.

Dans ce territoire produisant notamment le tiers des agrumes de l’État californien, le président du groupement des producteurs a déploré que 25 % des ouvriers ne soient pas venus travailler le premier jour de l’opération policière et 50 % le lendemain. En pleine récolte des oranges, cette traque passe mal. Certains ouvriers sont restés dans les champs après leur journée de travail, attendant impatiemment que les patrouilles s’éloignent pour rentrer chez eux. D’autres ont demandé à leurs patrons la mise en place de navettes ce qui leur a été refusé.

La politique migratoire a été durcie dès 2007, sous l’administration Bush. Cela n’a pas empêché, bien évidemment, des travailleurs du Mexique et des pays d’Amérique centrale de continuer de migrer aux États-Unis dans l’espoir d’un avenir meilleur pour eux et leurs enfants.

Il en sera de même demain quelle que soit la politique de Trump contre cette fraction de la classe ouvrière. Le seul résultat de cette politique est de rendre encore plus invivable le quotidien de ces travailleurs les plus exploités.