Une loi d'amnistie, proposée par le gouvernement de coalition du DSP (social-démocrate) du Premier ministre Ecevit, du MHP d'extrême droite et du parti de droite ANAP, a été votée par le Parlement turc le 30 août. Cette amnistie permettrait la libération de la plupart des assassins d'extrême droite, escrocs, tortionnaires en tout genre et malfrats, mais en revanche ne profiterait pas aux prisonniers d'opinion, c'est-à-dire aux militants de gauche ou d'extrême gauche et aux nationalistes kurdes actuellement emprisonnés.

Ce projet d'amnistie a fait tellement scandale, et les réactions ont été telles, que le président de la République Demirel (de droite) s'est senti obligé de s'opposer à la promulgation de la loi, qui pour le moment n'est donc pas entrée en vigueur.

Mais pour combien de temps la loi est-elle suspendue ? On peut être sûr en tout cas que le gouvernement Ecevit reviendra bientôt à la charge sur ce point. La coalition gouvernementale, qui compte dans ses rangs l'ANAP et ses politiciens corrompus, et le parti MHP compromis dans nombre de violences et d'assassinats politiques, devra bien donner à tous ces gens-là ce qu'ils attendent.