GRDF : dans les tuyaux, du gaz et du profit22/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2947-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GRDF : dans les tuyaux, du gaz et du profit

GRDF, filiale d’Engie qui gère le réseau de gaz et le distribue à tous les abonnés, met en place un plan dit de « performance économique » aux lourdes conséquences pour le personnel.

La directrice générale a annoncé une économie de 180 millions d’euros sur les quatre prochaines années, qui correspondrait à la suppression de 2 200 emplois sur les 11 500 actuels, sans compter les intérimaires, de plus en plus nombreux, certainement touchés. Tous les secteurs sont concernés : les commerciaux, les techniciens d’intervention, les centres d’appels (il n’en resterait plus que cinq sur les 18 plateaux existants), l’ingénierie. Sur les lieux de travail, les discussions sont nombreuses et s’y exprime l’envie de ne pas se laisser faire.

La cause, ou plutôt le prétexte, serait l’insuffisance de l’augmentation de la taxe intitulée Accès des tiers au réseau public de distribution décidée par la CRE (Commission de régulation de l’énergie). Elle serait de 27,5 % alors que GRDF avait demandé une hausse de 40 % ! La direction de GRDF prétend aussi que le projet de décarbonation de la production du gaz (produire du gaz non pas d’origine fossile comme le gaz de schistes mais à partir de la méthanisation de déchets agricoles) demande des investissements sur les infrastructures. Mais il n’est pas question de prendre sur les bénéfices que reverse chaque année GRDF à sa maison mère Engie et à ses actionnaires, soit, pour l’année 2024, 365 millions d’euros.

La sécurité est aussi mise à mal. Certes, nombre de conduites d’immeubles renouvelées passerait de 2 100 à 3 500 par an. Mais il faudrait plus de 77 ans pour les mettre à niveau, alors qu’un certain nombre d’entre elles sont encore en plomb, sujet à être plus facilement détérioré. GRDF ne s’embarrasse vraiment pas des règles de sécurité : elle a décidé que la durée de vie d’une colonne montante passerait de 45 à 100 ans, ce qui entraîne des suppressions de postes, pour une économie de 764 millions d’euros.

Un rassemblement a eu lieu en décembre au Kremlin-Bicêtre pour dénoncer la fermeture du premier centre d’appels dans deux ans. Mais c’est bien une riposte massive d’ensemble de tous les gaziers, et même au-delà, qu’il faut préparer si on veut faire reculer GRDF.

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