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Leur société
GSK : encore un scandale sanitaire
Le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK), un des leaders mondiaux du secteur pharmaceutique, est accusé par des malades d’avoir caché des effets secondaires de son médicament Requip, censé réduire les tremblements dans la maladie de Parkinson.
Un des plaignants, qui utilise Requip depuis 2019, décrit, après une période où les tremblements ont diminué, une addiction dramatique concernant le jeu et le sexe. Ainsi, il a dépensé sans compter en pariant jusqu’à six fois par jour et s’est endetté de plus de 90 000 euros en moins de deux ans. Il fréquentait aussi compulsivement des sites pornographiques, sollicitant sans arrêt sa compagne qui a fini par divorcer.
Les spécialistes de la maladie de Parkinson, dont le professeur Corvol de la Pitié-Salpêtrière à Paris, ont dès 2018 publié des articles indiquant qu’un patient sur deux sous Requip développait de tels troubles. Malgré cela, la notice du médicament continue à indiquer des troubles de « fréquence indéterminée ».
De plus, depuis des années, GSK mène un combat acharné sur le plan juridique pour gagner tous les procès, faisant appel au cabinet d’avocats qui avait défendu Servier dans le scandale du Mediator. Au cours de ces procès, on apprend que GSK connaissait dès 2006 les addictions, notamment sexuelles, qu’entraînait le Requip et qu’il s’est même posé la question d’en faire un Viagra bis plutôt qu’un antiparkinsonien. Il n’a finalement pas fait ce choix, considérant sans doute que le Viagra des laboratoires Pfizer est trop solidement installé sur son marché, pour le plus grand bénéfice des actionnaires.
En ce qui concerne les autorités de santé, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a su rester très discrète, se contentant en 2006 puis en 2009, de diffuser des mises en garde aux professionnels avant, en 2011, de mettre à la disposition des patients un document aujourd’hui épuisé.
Selon Mediapart, GSK a proposé à un plaignant un arrangement à « l’amiable », à savoir 50 000 euros en échange de l’arrêt des poursuites, avec évidemment une clause de confidentialité. Tout un symbole de la façon dont les laboratoires pharmaceutiques agissent dès qu’un de leur médicament est incriminé, en faisant preuve d’une absence totale de transparence, pour camoufler un scandale qui peut potentiellement toucher 273 000 malades en France et bien plus dans le monde entier.