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Dans le monde
Guerre économique : Fonds publics, profits privés
Les États-Unis sont devenus l’an dernier la première destination dans le monde des investissements directs à l’étranger.
L’économie américaine a attiré près de la moitié des capitaux financiers de la planète, une proportion qui a quasiment doublé par rapport à 2019.
L’Inflation Reduction Act, cet énorme plan de subventions lancé par les États-Unis en 2022, explique en partie ce succès qui n’en est un que pour les actionnaires de grands groupes capitalistes. Il consiste à dépenser des milliards (369 milliards de dollars sur dix ans) pour financer, sous forme de crédits d’impôts, les entreprises qui ouvrent des usines sur le sol des États-Unis, qu’elles soient américaines ou pas. Nombre d’entreprises européennes n’ont pas résisté à de telles propositions sonnantes et trébuchantes. Ce que le PDG de d’OPmobility, l’ex Plastic Omnium, a exprimé en déclarant que « notre avenir (comprendre, celui des actionnaires) est en grande partie aux États-Unis ».
Ce plan de subventions américaines a ravivé la compétition mondiale entre les États-Unis et l’Union européenne, et entre les différents États européens. Accorder des subventions est l’arme la plus répandue dans cette guerre commerciale que se livrent les puissances impérialistes. À ce jeu, l’État américain, parce qu’il est à la tête de l’économie la plus puissante, est le plus fort.
Cette politique aboutit à ce que tous les États financent les entreprises du secteur privé, et finalement investissent à leur place. Et ce pour le plus grand bonheur des actionnaires qui empochent la mise.