Les mesures dites exceptionnelles ne sont que du bricolage.

Dans toute l’agglomération, le manque de médecins de ville disponibles contraint de nombreuses personnes à se rendre aux urgences. Arrivées à l’hôpital de la Croix-Rousse, elles sont reçues dans un service en travaux depuis des mois et où il fait froid. Entre le manque de brancards et le manque de lits en aval dans le reste de l’hôpital, les soignants doivent installer les patients sur des fauteuils et les faire attendre, à proximité les uns des autres malgré les risques de contamination. Mais comment faire autrement dans un espace prévu pour 40 patients au maximum dans lequel il faut en accueillir 80 ?

Ce n’est pas mieux dans les autres services, où la direction impose des ouvertures de lit sans augmenter le personnel qui serait nécessaire à la prise en charge des malades, très lourde car ils sont souvent âgés et dépendants. Dans une chambre prévue pour une seule personne, avec une seule prise d’air et une seule sonnette, il n’y a pas le matériel pour en soigner deux et pourtant on rajoute un deuxième lit… avec tous les risques de contagion. De plus, deux patients sont bien souvent installés dans une même chambre avant les résultats de leurs tests PCR, dont les délais sont rallongés en raison de la forte demande qui pèse sur les laboratoires d’analyse.

Les virus hivernaux, comme la grippe saisonnière, n’ont rien d’inhabituel. Ils réapparaissent chaque année et sont faciles à anticiper. S’ils suffisent aujourd’hui à saturer les hôpitaux, c’est à cause des suppressions de lits et de postes de travailleurs de l’hôpital imposées par tous les gouvernements depuis des dizaines d’années.