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- Lutte ouvrière n°2946
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Hôpital de la Salpêtrière Paris 13e : irresponsabilitégouvernementale
Cela fait plus de vingt jours que les urgences débordent de patients à la Salpêtrière comme ailleurs. L’épidémie de grippe hivernale est là comme chaque hiver, mais la possibilité d’accueillir ceux qui ont besoin de soins est de plus en plus limitée.
La grippe A a été précoce cet hiver et provoque des hospitalisations d’un niveau « exceptionnellement élevé » d’après le Dr Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon. Des jeunes avec une forte fièvre et de la toux se présentent car ils ne trouvent pas de médecin traitant. En une journée, 107 patients sont passés par les urgences, ce qui est beaucoup, et des personnes âgées présentant les symptômes de la grippe ont dû être admises en réanimation. L’arrivée continue des patients pour la grippe s’ajoute à tous ceux qui viennent pour d’autres problèmes de santé.
Le « plan blanc » a été déclenché vendredi 10 janvier à la Pitié-Salpêtrière. La veille, sur 24 lits, il n’en restait plus le matin qu’un seul libre en unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD). Habituellement, celle-ci est presque vide le matin pour pouvoir accueillir les patients arrivant aux urgences et qui auraient besoin d’être hospitalisés. Mais l’UHCD n’arrive pas à transférer les patients dans les services adaptés à leur pathologie car il n’y a pas de place.
Avec le plan blanc, la direction peut se permettre de rappeler du personnel en congé et peut déprogrammer des hospitalisations prévues. Cette pratique peut un peu soulager les urgences mais elle aggrave le sort des patients et du personnel des services d’aval. Et elle ne règle rien dans le fond. Car cela se traduit par « il faut vider des lits » dans les services de tout l’hôpital. Or ceux-ci, non plus, n’ont pas assez de lits pour leurs propres patients, qui sont déjà sur des listes d’attente pour être hospitalisés.
La politique criminelle consistant à fermer des milliers de lits depuis des années est cruellement visible dès qu’il y a une épidémie. Malgré le travail acharné de tout le personnel pour gérer ces flux de patients, il n’est pas possible d’en accueillir toujours plus sans les moyens nécessaires.