Kühne und Nagel – Verrières-en-Anjou : tous solidaires dans la grève12/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P12-3_Kuehne_Nagel_en_octobre_25_C_LO.png.420x236_q85_box-109%2C0%2C692%2C328_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kühne und Nagel – Verrières-en-Anjou : tous solidaires dans la grève

Entreprise de logistique proche d’Angers, où 200 travailleurs sur 400 sont intérimaires, Kuehne + Nagel (K + N), vient de connaître son deuxième mouvement de grève en moins de deux ans.

Illustration - tous solidaires dans la grève

En 2018, l’ouverture de cette plateforme logistique qui, à partir du Maine-et-Loire, approvisionne tous les magasins de l’entreprise Action du Grand Ouest, avait été présentée par le maire d’Angers, Christophe Béchu, comme « la meilleure nouvelle économique en termes d’emplois depuis 2001 ». Elle devait créer 530 emplois... mais aujourd’hui elle n’en compte que 400, dont la moitié en intérim, les agences Proman et Synergie ayant même leurs locaux sur le site !

Comme souvent dans la logistique, le travail se fait en 2 × 8 voire avec une équipe de nuit. Espérant disposer d’un personnel malléable et habitué à des conditions de travail pénibles, la direction de K + N et les entreprises intérimaires ont toujours privilégié l’embauche de jeunes travailleurs d’origine africaine. Mais les embauchés ont su, au fil des mois, nouer des liens de solidarité avec les plus précaires : fin janvier 2024, une première grève commune permit même l’embauche de 80 intérimaires.

Forts de cette expérience victorieuse et malgré le turn-over important, les salariés de K + N sont repartis en grève les trois premiers jours d’octobre. Ils revendiquaient un alignement des primes de productivité sur les autres sites, notamment celui de Belleville, ainsi qu’une prime d’équipe de 150 euros. À l’appel du jeune syndicat CGT, non seulement les embauchés, mais aussi la totalité des intérimaires se sont mis en grève, malgré les intimidations !

Devant la force du mouvement, la direction a fini par recevoir les élus du personnel, mais aussi des représentants des grévistes, et a concédé des augmentations des primes de plus de 100 euros au total. Après un vote en assemblée générale, les grévistes ont décidé de reprendre le travail, non sans avoir obtenu de la direction un engagement à ne pas interrompre les contrats des intérimaires.

Pour tous, même si « nous n’avons pas obtenu la prime d’équipe », cette grève est une nouvelle victoire morale qui rappelle à la direction et aux agences d’intérim qu’elles ne peuvent pas faire n’importe quoi, et qui a resserré les liens entre travailleurs.

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