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- Lutte ouvrière n°2990
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Leur société
Nos lecteurs écrivent : L’art de suspendre les pensions de réversion

Ma mère, veuve de 96 ans, aurait reçu il y a un peu plus de quatre ans un banal courrier de l’Agirc-Arrco lui demandant si elle était remariée. Sans réponse de sa part, sans autre recherche de renseignements, sans se préoccuper de la situation d’une personne très âgée, sans accès à internet et qui ne peut se déplacer, l’Agirc-Arrco a suspendu le virement de sa pension complémentaire de réversion qui se montait à 304 euros mensuels.
Quatre ans plus tard, elle a reçu un nouveau courrier lui demandant des documents pour la remise à jour de son dossier. Ayant pris connaissance de ce courrier, j’ai découvert l’interruption et je me suis occupé de réunir les documents avec démarche en mairie. Le dossier validé, les virements ont été rétablis avec un rappel des sommes suspendues pendant 49 mois… Mais ce rappel a occasionné un changement de tranche d’impôts sur le revenu pour ma mère, suivi d’un impôt multiplié par trois.
Après deux tentatives vaines pour obtenir des explications, un conseiller Agirc- Arrco m’a enfin contacté. Face à ma colère, il a répondu que tout ceci est une démarche normale pour détecter les personnes qui se remarient tout en continuant de percevoir la pension de réversion de leur ancien conjoint... Pour les caisses de retraite, continuer à percevoir la réversion de son conjoint alors qu’on s’est remarié est de la fraude !
Outre que c’est scandaleux, combien de personnes âgées, veuves, se voient suspendre la réversion car elles ont déménagé, parce que le courrier est parti aux oubliettes ou qu’elles sont en incapacité de suivre les affaires courantes, de vérifier leur compte bancaire ou isolées sans personne pour gérer leur courrier ? La véritable fraude est celle de ces caisses qui volent une partie de la retraite des anciens.