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- Lutte ouvrière n°2946
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Leur société
Lycée Paul-Éluard – Saint-Denis : grève et droit de retrait
Au lycée Paul-Éluard de Saint-Denis, des enseignants, surveillants et conseillers principaux d’éducation ont fait grève lundi 6 janvier, jour de la rentrée, et exercé leur droit de retrait le lendemain parce que leurs élèves et eux-mêmes sont en danger.
En effet, juste avant les vacances, une commission de sécurité municipale a émis un avis défavorable sur l’ensemble des bâtiments du lycée, construit en 1965. Les pompiers auraient même estimé que, si un incendie d’origine électrique se déclarait, le bâtiment qui abrite la plupart des cours d’enseignement général de ce lycée pourrait s’embraser en cinq minutes et que leurs occupants seraient asphyxiés en deux minutes.
Les enseignants ont tenté d’obtenir le rapport que la direction a prétendu ne pas pouvoir donner. Pour autant, elle a fini par dire que ce lycée était de « type Pailleron », donc particulièrement vulnérable aux incendies. Pour les salariés de l’établissement, ces différentes annonces ont fait l’effet d’un coup de massue. Depuis plus de dix ans, ils réclament des investissements à la région, des plafonds étaient tombés en 2023, à la suite d’infiltrations importantes, le chauffage ne fonctionne pas, les fenêtres sont condamnées tout en étant des passoires thermiques… À la rentrée, il ne faisait que 12° dans certaines salles.
Apprendre que, dans ce lycée, on risquait sa vie et celle des élèves a fait déborder le vase. Depuis plus de dix ans, les portes coupe-feu ne fonctionnent plus, les câbles électriques s’empilent dans les faux plafonds sans que les agents du lycée aient même accès à un schéma électrique d’ensemble. Nombre d’interrupteurs émettent des étincelles, les fils électriques côtoient des infiltrations.
Les enseignants ont écrit à la région pendant les vacances, la réponse arrivée le lundi de la rentrée montre tout le mépris de Pécresse pour les lycées de banlieue. Selon elle, ce sont les élèves qui sont responsables de la dégradation du lycée, ainsi que les agents qui ne feraient pas bien leur travail. Même la direction de l’établissement en prend pour son grade.
La seule concession de la région a été de promettre des portes coupe-feu au premier semestre 2025. Cette réponse dilatoire a provoqué la colère de tous. Deux agents sont habilités à travailler sur l’électricité et les tâches qui leur sont assignées sont dignes des travaux d’Hercule. Vingt-cinq personnes donc étaient en grève lundi 6 janvier, et soixante en droit de retrait le lendemain. Elles ont écrit à la région pour exiger la venue de Pécresse et un calendrier écrit de travaux. Faute de quoi, elles se mobiliseront de nouveau.