Ces propos s’accompagnent de directives qui ont des conséquences graves pour les travailleurs immigrés, en premier lieu les sans- papiers. L’évacuation par la force du piquet des travailleurs sans papiers de Chronopost à Alfortville en est un exemple révoltant.

Le gouvernement annonce une nouvelle loi immigration, plus dure encore que celle portée par Darmanin, qui avait été retoquée par le Conseil constitutionnel il y a un an. Il est question d’instaurer un « délit de séjour irrégulier » pour ceux qui, malgré le bouclage de frontières, arrivent à passer ; de multiplier les contrôles au faciès pour prononcer des OQTF ; de se donner les moyens de les appliquer en rendant les recours plus difficiles et en agrandissant les centres de rétention.

Le gouvernement mène toute une campagne contre l’AME (Aide médicale d’État), qui permet aux sans-papiers de se soigner, dans le but de la supprimer. « Le gouvernement se moque tout autant de notre santé que de la santé des Français. Il n’y a qu’à voir l’état des Urgences dans les hôpitaux », écrivent les sans-papiers dans leur communiqué. « Nous, les sans-papiers, faisons partie de la classe ouvrière française, nous vivons ici, nous travaillons ici. Les travaux les plus pénibles, c’est nous qui les faisons et les salaires les plus indignes, c’est pour nous. […] Nous ne sommes pas des problèmes, nous sommes des Humains. »

Laisser l’État s’attaquer aux travailleurs immigrés, aux sans-papiers, c’est laisser attaquer une partie du monde du travail. La lutte des travailleurs sans papiers pour leurs droits et pour leur régularisation est celle de tous les travailleurs.

La manifestation partira de la place Gambetta vendredi 8 novembre à 16 heures, en direction de la DGEF, 20 rue des Pyrénées, Porte de Vincennes.