Médicaments : la santé à la poubelle15/01/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/01/une_2946-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments : la santé à la poubelle

Le nouveau gouvernement prétendait s’attaquer aux pénuries de médicaments avec sept projets inscrits dans le plan d’investissement France 2030.

À peine ces projets annoncés, l’émission Cash Investigation, diffusée le 9 janvier, révélait qu’une usine de production d’amoxicilline située en Mayenne avait jeté des milliers de doses, en pleine pénurie de cet antibiotique très utilisé.

Début 2024, l’usine de Mayenne de GSK, géant britannique de l’industrie pharmaceutique, se débarrassait en effet de tout flacon d’amoxicilline destiné au marché japonais s’il présentait le moindre défaut d’emballage. Il s’agirait là des critères d’exigence propres à la culture japonaise. Mais, si les flacons en question ne pouvaient être commercialisés au Japon, pourquoi ne pas les utiliser ailleurs, alors que les doses elles-mêmes ne présentaient aucun problème ?

Dans un premier temps, le groupe a prétendu ne pas savoir à quoi l’émission se référait. Quelques jours plus tard cependant, la responsable communication du groupe confirmait que 10 à 12 % de la production destinée au marché japonais étaient bien retirés, les doses n’étant pas « conformes aux conditions contractuelles ». Quant à les mettre à disposition pour faire face à la pénurie en France, la même responsable prétextait des doses différentes de celles du marché français pour justifier ce gâchis.

Au même moment, en février 2024, l’État français accordait aux laboratoires comme GSK l’autorisation d’augmenter de 10 % le prix d’achat de l’amoxicilline en échange de la promesse d’en augmenter la production. Du côté de l’État, le directeur général de la Santé, Grégory Emery, a répondu aux journalistes qu’il n’était pas au courant, mais que s’il l’avait été il aurait bien entendu demandé au laboratoire d’alimenter avec ces doses le marché français en pénurie.

Les dirigeants de l’appareil d’État sont bien sûr prêts à raconter n’importe quoi, tandis que les industriels continuent à empocher des millions d’argent public et à décider en fonction de leurs critères de profit et de rentabilité de ce qu’ils font de productions pourtant indispensables à la santé publique. C’est vraiment leur système qu’il faut mettre à la poubelle !

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